Qui dit « nucléaire » dit à la fois applications militaires et applications civiles.
L’entrée de l’arme nucléaire dans l’Histoire s’est bien sûr faite avec le double bombardement à Hiroshima et à Nagasaki, au Japon, en août 1945.
Si la découverte de la radioactivité est une avancée qui a rendu de grands services dans le domaine de la médecine, l’utilisation de la fission nucléaire pour créer des armes de destruction massive est un exemple criant de mauvaise application de nouvelles connaissances scientifiques sur notre monde et les lois qui le régissent.
J’ai lu, il y a des années déjà, un livre témoignage de l’horreur de Hiroshima : J’avais six ans à Hiroshima le 6 août 1945, 8 h 15 de Keiji Nakazawa. L’enfer sur Terre y est décrit à travers l’histoire vraie d’un enfant : l’explosion, les visions d’apocalypse, les personnes démembrées, celles dont la peau se détache littéralement du visage, et puis les radiations qui condamnent pendant des années encore les survivants à une terrible agonie.
Si la bombe atomique est aujourd’hui considérée comme une arme dissuasive, c’est en tout cas une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes à tous.
Les essais nucléaires des pays possédant déjà la bombe atomique ne sont pas rassurants et posent d’ores et déjà des problèmes sanitaires. Les essais nucléaires français par exemple ont eu lieu d’abord dans le désert algérien puis en Polynésie française dès 1966. Les retombées radioactives ont été constatées en Polynésie suite à chacun des essais, mais la dangerosité des taux est contestée malgré l’action des associations de victimes.
Quoi qu’il en soit, je ne cautionne pas le fait qu’un pays prenne la liberté de faire exploser des armes aussi meurtrières (les bombes actuelles seraient bien plus fortes que celles lâchées sur le Japon en 1945) de façon arbitraire sur des territoires, sans avoir l’accord des populations proches et sans prendre en compte le désastre écologique qui en découle.
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Le nucléaire civil est quant à lui un moyen d’obtenir de l’énergie électrique. Mais le prix à payer est très lourd.
Les catastrophes nucléaires
À ce jour, 3 grandes catastrophes nucléaires ont eu lieu : Tchernobyl (1986), Three Miles Island (1974) et Fukushima (2011).
Celle de Tchernobyl en ex-URSS (Ukraine actuelle) en 1986 est considérée comme le plus grave accident nucléaire répertorié.
Les particules radioactives ont contaminé une zone très vaste en Europe. 150 000 personnes ont dû être évacués aux alentours immédiat de la centrale (dont la ville de Prypiat qui est depuis une ville fantôme). Les sols, l’air et l’eau ont transporté une partie de la radioactivité jusque dans d’autres pays, dont la France (recrudescence de cancers et autres problèmes de la thyroïde). Les végétaux et donc les denrées alimentaires sont également devenus dangereux.
Le sarcophage bâti autour de la centrale de Tchernobyl pour stopper les émanations radioactives a déjà coûté beaucoup en argent et en vies humaines. Il n’est déjà plus suffisant et une nouvelle arche de confinement est en construction en ce moment-même.
Si des erreurs humaines ont joué un grand rôle dans cet accident et que des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises depuis, la menace existe toujours.
La catastrophe de Fukushima, au Japon, en 2011 en est un dramatique exemple.
Il s’agit (après Tchernobyl) du second accident nucléaire de niveau 7 (le plus élevé) sur l’échelle internationale des événements nucléaires.
La violence du tsunami de ce 11 mars 2011 sur cette centrale nucléaire, située en bord de mer, a eu raison des mesures de prévention élaborées au moment de la construction des réacteurs. Les moyens de refroidissement ne pouvant plus remplir leur rôle, la sécurité n’est plus garantie. Des réacteurs explosent.
Là encore, un plan d’urgence est activé, des populations déplacées, les écosystèmes terrestres et marins contaminés jusque très loin, le nombre de cancers augmente… 3 ans plus tard la situation n’est toujours pas maîtrisée.
Ce nouvel accident a relancé le débat à propos de la sécurité et du coût du nucléaire civil dans le monde.
Il semble évident qu’il nous est actuellement impossible de garantir l’absence de risques liés au nucléaire. Même le Japon qui est pourtant à la pointe de la technologie pour se protéger des séismes fréquents et intenses qui frappent son territoire n’a pas pu empêcher le désastre de Fukushima.
Les conséquences immédiates en termes d’écologie, de santé humaines et d’économie sont terribles. Mais l’avenir est également assombri avec le nucléaire car nous ne savons pas gérer les déchets. La solution utilisée actuellement ne semble pas satisfaisante : l’enfouissement, ou stockage des déchets en couche géologique profonde, est présenté comme quelque chose de sûr qui ne condamne pas nos descendants à gérer des lieux de danger massif et extrême. Comment être certains que les précautions seront suffisantes ? L’infiltration d’eau sur le site de la mine d’Asse, en Allemagne, a provoqué une contamination du milieu environnant et la prévalence des leucémies dans cette zone est plus qu’inquiétante.
Laisser une telle menace planer sur les générations à venir me semble indéfendable. Comme pour le reste, cette aspect du nucléaire n’est pas du tout maîtrisé par les humains. C’est ce qui s’appelle jouer avec le feu.
L’autonomie énergétique est un problème épineux pour tous les pays du monde. L’économie, l’indépendance et la sécurité d’un pays sont liés à la maîtrise des ressources énergétiques. La France a fait le choix de beaucoup se reposer sur le nucléaire. Mais le nucléaire ne rend pas les Français réellement indépendants. Non car la matière première, c’est-à-dire l’uranium est importé.
L’avenir appartient sans doute aux énergies alternatives, propres et renouvelables : solaire (thermique et photovoltaïque), hydraulique, éolienne, géothermique, biomasse.
La solution idéale n’a pas encore été trouvée, mais il existe des pistes prometteuses. Le nucléaire, tout comme d’autres sources d’énergie (pétrole en premier lieu), ne sont pas des ressources d’avenir. Nous en connaissons déjà les limites et les dangers. Regardons la vérité en face.
L’abandon ne peut se faire que de façon progressive mais c’est dès maintenant qu’il faut encourager la recherche et l’innovation dans le but de trouver des ressources propres et durables et de développer les technologies qui nous permettront de les exploiter sans mettre notre présent ni notre avenir en péril.
Les Humains n’ont jamais fait autant avancer les progrès scientifiques, techniques et industriels que depuis le XXème siècle. Des choses formidables ont été accomplies, des choses qui auraient paru si irréalistes, fantaisistes il y a quelques décennies seulement. Je ne vois pas pourquoi il faudrait être fataliste et s’accrocher à quelque chose qui ne marche pas, alors que tant de belles perspectives s’offrent à nous.
L’énergie solaire en particulier me fait rêver puisqu’elle est propre et durera autant que notre planète. La miniaturisation des panneaux est en marche. Reste à gérer les matières premières et les processus de fabrication pour que de nouvelles dérives ne naissent pas.
C’est un sujet passionnant et j’espère en apprendre plus prochainement… et surtout voir notre espèce trouver un moyen de concilier « énergie » avec « responsabilité et sécurité ».
Il faudra un jour que je parle de quelques coulisses….l’EPR finlandais arrété car coutant de plus en plus cher. La facture qui va s’allourdir avec l’entretien et le démentèlement à venir. Et le recours éhonté à la sous-traitance en tirant les prix et la qualité vers le bas pour l’entretien. Il n’en faut pas plus pour que l’avenir de ce secteur s’assombrisse si enfin nos décideurs voulaient prendre conscience du moyen et du long terme.
Quand on voit qu’au Japon le retour des conservateurs coincide avec une reprise du nucléaire. Quand on voit qu’avec la crise ukrainienne on oublie de parler de la facture de l’enveloppe de Tchernobyl qu’il faut refaire. Quand on voit que les coupables du manque de précaution sur le nuage de cette même centrale s’en sont tiré en France sans aucune condamnation….. il y a un devoir de mémoire à faire.
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J’aimerais beaucoup lire ça car je manque de connaissances précises et techniques (j’ai lu mais j’ai du mal à imprimer sur ce sujet).
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un témoignage apparemment dans Le Monde :
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