La Corrida

J’avoue… je ne pense pas pouvoir comprendre quelqu’un qui apprécie la corrida.
La corrida c’est la violence, la souffrance, la cruauté… aux yeux de tous. Rien n’est caché, au contraire on en fait un spectacle.
Comment peut-on simplement supporter ces images de pauvres bêtes ensanglantées, piégées dans une arène, ne comprenant même pas pourquoi elles sont là ? Même simplement à la télé, ça m’a toujours rendu malade.

Alors pourquoi, comment en vient-on à aimer et à défendre la corrida ?
1/ Le phénomène d’euphorie collective ? Quiconque a déjà assisté à un match de foot dans un stade, à une conférence galvanisante (celles de Tony Robbins en sont de très bons exemples) ou à une messe évangélique, par exemple, peut aisément comprendre l’effet psychologique qui se produit lorsqu’un groupe de personnes est réuni autour d’une figure emblématique dans un même élan pour atteindre un objectif commun. On est « transporté », on ne réfléchit plus.

2/ La manipulation par les discours des aficionados ?
Les mensonges sont légion dans la bouche des défenseurs de la corrida. Leurs faux arguments concernent :
-le courage du torero (alors que le torero peut se cacher derrière les barricades, et est aidé de 5 autres personnes qui affaiblissent par avance le taureau) ;
-l’aspect artistique du combat (si l’on peut y voir une esthétique, une mise à mort réelle n’a rien d’artistique ni de culturel) ;
-le respect de l’animal (quel respect alors qu’on le torture et qu’on le tue ? Le fait d’avoir brouté une bonne herbe auparavant ne change rien à la cruauté gratuite qu’il subit. Je préfère décidément que les aficionados ne me respectent pas !) ;
– l’ancienneté de la tradition qui en ferait quelque chose d’intouchable (alors qu’en France par exemple, la corrida n’existe que depuis 160 ans. Du reste, l’excision est par exemple également une tradition. Il faut juger de l’éthique et de rien d’autre.) ;
-le soutien à l’économie (là aussi on peut défendre l’indéfendable avec de tels arguments, par exemple l’esclavage).

3/ Le conditionnement dès l’enfance ? Les futurs torero voient la violence dès leur plus jeune âge. Celle-ci est banalisée, institutionnalisée, encouragée. Ils sont entraînés dès l’enfance à tuer des veaux.
Quid des répercussions sur leur psychisme d’enfant ?

À ces critiques, il faut également rappeler que les chevaux pâtissent grandement de cette pratique puisqu’ils sont régulièrement blessés !
Enfin la corrida ne subsiste que grâce à des subventions, financées par les impôts donc avec NOTRE argent ! Ainsi des citoyens doivent payer pour une pratique qu’ils jugent profondément répréhensible. Un beau déni de démocratie !

Malgré tout la corrida recule petit à petit. En 2010, les 2/3 des français étaient contre. (Rappelons que dans presque toutes les zones du territoire français, ces mêmes pratiques sont considérées comme des « actes de cruauté envers des animaux » et sont passibles de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.)

Encore une fois, entre les aficionados et les personnes s’érigeant contre la corrida (même simplement en affirmant être contre), il y a une masse de personnes indifférentes. « Le silence profite toujours à l’oppresseur. » (Elie Wiesel)

Plus d’infos sur le site du CRAC.

2 commentaires

  1. Ce que je déteste le plus, c’est quand le monde réponds : « franchement, il y a plus important. » C’est vrai que de ne rien faire c’est tellement plus important… et ça ne fatigue pas, c’est un avantage considérable.

    J’aime

  2. Oui c’est typiquement ceux qui ne font rien du tout qui disent ça ! C’est le comble.
    Et puis franchement s’il ne faut s’occuper que de la cause la plus importante de toute (puisqu’on hiérarchise), on va laisser tomber beaucoup de bonnes actions.
    En plus les problèmes sont souvent liés entre eux : la corrida et la protection de l’enfance, la violence envers les animaux et la violence entre humains, le végétalisme et l’écologie, etc.

    J’aime

Laisser un commentaire