Si vous êtes végane et/ou intéressé(e) par la cause animale, vous souhaitez probablement qu’une évolution survienne à l’égard des animaux dans nos sociétés, et ce le plus vite possible. Pas seulement en termes de prise de conscience mais aussi en termes de conséquences concrètes.
Tobias Leenaert est l’un des militants animalistes qui nous aide à agir en gardant à l’esprit que notre attention devrait être portée sur l’impact que nous avons si nous souhaitons vraiment changer la situation pour les animaux.
Tout objectif sans plan n’est qu’un souhait. (Antoine de St-Exupéry)
Tobias Leeneart est co-fondateur de l’organisation belge Ethical Vegetarian Alternative (EVA). Il donne des conférences sur le militantisme pour les animaux pour le Center for Effective Vegan Advocacy (CEVA) (avec Melanie Joy). Il est aussi co-fondateur de ProVeg International. Enfin, il est l’auteur du blog The Vegan Strategist ainsi que du livre How to create a vegan world : a pragmatic approach (Lantern Press, 2017) que je viens de lire.
Ce livre, je vous le conseille si vous êtes anglophone, tout comme le reste de son travail, que je trouve toujours pertinent.
Quelques notions importantes abordées dans ce livre :
Accepter chaque pas en avant. Demander « tout ou rien » donne une excuse aux gens pour qu’ils ne fassent rien. Ne pas sous-estimer l’importance des flexitariens dans l’équation : ces personnes mangent occasionnellement des produits animaux, mais étant beaucoup plus nombreuses, leur impact positif est bien supérieur et elles accélèrent la transition vers une société plus végétale.
Vous n’êtes pas votre audience. Penser que tout le monde est comme vous et suivra le même parcours dans les mêmes conditions est tout simplement faux. Intéressons-nous à ce à quoi l’interlocuteur est sensible et aidons-le à faire un pas en avant au lieu de n’être que dans la confrontation ou le jugement.
Accepter qu’on cesse de manger des animaux pour des raisons autres que l’éthique animale (écologie, santé, gastronomie…). L’important c’est d’épargner les animaux. De plus le changement moral peut suivre le changement de comportement. Une fois les habitudes de vie changées, plus besoin de créer des barrières mentales pour éviter de s’ouvrir aux questions d’éthique.
Faciliter le changement vers un mode de vie végane et le fait de rester végane (selon Faunalytics, 84% des végés américains retournent à leur ancien régime alimentaire ; la bonne nouvelle c’est qu’on a donc une grande marge de progression si on s’occupe de ce qui a posé souci à ces personnes).
Comment ? Augmenter l’accessibilité des produits véganes (disponibilité, prix, praticité, bon goût..) et son contraire rendre plus difficile la consommation de viande notamment en jouant sur son prix (demande de ne plus subventionner les produits animaux, lois améliorant les conditions de vie des animaux pour que leur exploitation soit la moins rentable possible, etc.) , militer pour une meilleure formation des professionnels de santé, faire campagne pour l’instauration d’un jour sans viande dans les collectivités (cantine, hôpitaux, etc.), ne pas rejeter l’innovation industrielle/technologique…
Rester rationnels, inclusifs et pragmatiques (et non pas agressifs et dogmatiques). Parce que c’est comme ça qu’on est plus efficaces.
Pour aller plus loin, voici les ressources en français incontournables pour saisir la pensée stratégique de Tobias Leeneart.
- Comment créer un monde végane, traduction française sur le blog The Animalist
- Vidéo sous titrée en français de sa conférence IARC en 2013 :
Un autre livre que je ne peux que vous conseiller : Change of Heart de Nick Cooney, qui traite de la psychologie appliquée aux stratégies militantes. Mon billet sur ce livre.
Si vous cherchez un groupe Facebook dans cet état d’esprit, c’est par ici -> Végétariens et véganes sympa et pragmatiques
Merci pour cette revue! Je vais essayer de me le procurer 🙂
J’aimeJ’aime
ps: dans le lien que tu donnes pour le site de Tobias en Français il n’y a que 2 articles il me semble. ici tu en trouveras davantage de traduits: http://veganstrategist.org/other-languages/
J’aimeJ’aime
Oh merci, en effet je n’avais pas vu ! Je vais corriger ça de suite !!
J’aimeJ’aime
Thanks 😀
K&M
J’aimeAimé par 1 personne
A reblogué ceci sur Idées en vrac d'une petite Moineau.
J’aimeAimé par 1 personne
La grosse critique qu’on peut faire, sans doute, c’est que Tobias se préoccupe de ce que le mouvement végane devienne plus efficace et pertinent, ce qui est une excellente chose, mais qui est autre chose que le développement d’un mouvement animaliste… Je vois le développement d’un milieu et même d’un mouvement végane comme une branche seulement parmi de nombreuses autres d’un mouvement animaliste fort, et il serait dangereux de ramener la question animaliste, et la question de la stratégie du mouvement animaliste, à la seule question végane, et à une question de stratégie du mouvement végane. Mais Tobias parle d’ingrédients… A voir, donc ! 🙂
Il fait une présentation à Paris ce soir, 24 octobre :
https://www.facebook.com/events/337096213369253
Il y aura aussi une présentation critique de l’approche de Tobias, effectuée trois semaines plus tard par Thomas Lepeltier ; j’ignore si Thomas est sur les mêmes bases critiques que moi, mais de toute façon, les critiques quelle qu’elles soient sont toujours profitables, lorsqu’on parle de stratégie de mouvement social, qu’on les partage ou qu’elles nous obligent simplement à nous décentrer de notre point de vue initial.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ce commentaire Yves.
Je pense aussi qu’il faut être sur tous les fronts.
Tobias Leeneart mise beaucoup sur l’aspect « véganisme » pour la stratégie, mais après avoir lu son livre (dont j’ai à peine effleuré le contenu dans ce billet) je pense qu’il pose le fait d’atteinte une masse critique de soutien (végane ou simples sympathisants de la cause, flexi, etc.) à la question animale comme une prémisse à la réussite du reste.
Les pistes qu’il donne en termes de communication ne visent pas seulement la tentative de faire adhérer les gens au véganisme mais ce sont également des pistes pour les militants/organisations en ce qui concerne les demandes auprès des pouvoirs politiques, des collectivités territoriales, des professionnels de santé, des ONG avec lesquelles on peut trouver des points d’accroche, etc.
Hâte de savoir comment se seront passées les conférences de Tobias Leeneart et de Thomas Lepeltier (dont je connais moins le travail).
J’aimeJ’aime