Annoncer à son enfant ce qu’est la viande

lisavegetarienne

Mon enfant a presque 4 ans. Elle termine sa deuxième année de maternelle et est allée quelques rares fois à la cantine, par commodité et puis parce que manger avec les copains/copines c’est rigolo.
Si vous me suivez, vous savez que je suis végétalienne mais mon conjoint est flexitarien, et que notre compromis est que notre fille mange végétalien à la maison tout en « ayant droit » aux produits animaux à l’extérieur.
La cantine est donc l’un des cas où on lui sert viande, fromages, et ainsi de suite.
L’école en général est le lieu par excellence où l’on s’imprègne des conventions sociales : comment se comporter les uns par rapport aux autres, comment se tenir, comment s’exprimer, quoi manger et comment le manger, etc.
On a pas vraiment de contrôle sur tout ça malheureusement.

Ma fille a de plus en plus de vocabulaire, elle commence à comprendre et à retenir beaucoup de choses et quand j’entends par exemple qu’on lui a raconté comment se déroule une partie de pêche et que dans le bain elle ne veut pas remettre les poissons dans l’eau parce que « les pêcheurs les mettent dans un panier », je dois lui réexpliquer que les poissons ont mal hors de l’eau, qu’il ne faut pas leur faire de mal, etc. Et ça m’énerve.
Ca m’énerve d’être « en concurrence » avec des gens qui finalement n’a pas leur mot à dire sur l’éducation et les valeurs que je souhaite transmettre à mes enfants. Çà m’énerve qu’elle subisse des messages contradictoires et qu’on l’embrouille. Ça m’énerve qu’on casse toutes les explications que je fournis.
Parce que, oui, c’est difficile d’expliquer ce genre de choses à un-e enfant. Expliquer que certains actes sont violents, alors que le reste de la société les pratique et les encourage jour après jour comme si c’était une banalité. Expliquer même si on est en minorité. Expliquer de façon simple et non choquante des concepts dont les mécanismes sont complexes et dont la réalité est déjà pénible à évoquer avec un adulte, imaginez avec un enfant encore en bas âge.

Informer, sans traumatiser.

Dire la vérité. Sans tomber dans le gore.

Miss Tomate commence à entendre des mots comme « poulet », « poisson »… lorsqu’on passe à table chez papi et mamie. Autant parler de jambon par exemple, ça ne force pas à aborder le sujet parce que le mot lui-même ne désigne plus un animal ni une partie d’animal mais un produit, et parce qu’on pourrait aussi parler de jambon ou de paté végétal, autant lorsqu’on désigne le nom de l’animal, le problème se pose.

Alors voilà, maintenant qu’on en est à ce stade, je pense qu’il est temps pour moi d’avoir une petite explication avec ma fille. Pour qu’elle ait au moins le deuxième son de cloche. Pour ne pas qu’elle se retrouve avec de l’animal dans la bouche, sans même savoir, sans même avoir eu une once de choix.

Je sais, 4 ans, c’est très jeune. Surtout pour parler de mort. Surtout pour demander de faire un choix ou simplement de commencer une réflexion.
Mais comme pour pas mal d’autres sujets qui fâchent, je crois qu’il vaut mieux y aller doucement, en adaptant son discours, plutôt que de créer un choc, une rupture à 6 ou 7 ans (voire plus tard).

J’ai par exemple commencé à évoquer la mort, tout en faisant attention à mes mots. Petit à petit. En parlant des fleurs qui se fânent. Puis des fleurs et des feuilles qui sont mortes. Puis un jour, ma puce est tombée sur une photo d’elle bébé avec ma grand-mère maternelle, aujourd’hui décédée. Je lui ai expliqué qu’elle avait rencontrée Mémé lorsqu’elle était un petit bébé mais que maintenant on ne pouvait plus aller voir Mémé parce qu’elle était morte.
J’ai suivi les questions de ma fille, ni plus ni moins. J’ai toujours entendu qu’il ne faut pas nier ou inventer des histoires qui laisseraient penser que la personne va revenir. Mieux vaux s’en tenir à la vérité, en évitant toutefois les propos violents. Donc voilà, ma fille sait que Mémé est morte, que ce n’est pas la peine d’en parler trop à sa Mamie parce que ça lui fait de la peine. Ca n’est pas allé plus loin. Mais je suis contente de ne pas avoir cherché à éviter cette petite discussion qui m’a tiré tout de même une larmichette discrètement. Comme ça, sa vision du monde se complète jour après jour, et comme elle n’avait pas vraiment eu l’occasion de connaître Mémé, elle aborde doucement le concept sans passer par la violente douleur du deuil de quelqu’un à qui on a eu le temps de s’attacher.

Donc là, quelque part, c’est un peu pareil. Je n’ai pas envie, maintenant qu’elle commence à me poser des questions, de devoir mentir. Tout comme je n’ai pas envie qu’un jour elle réalise brutalement ce qu’elle a dans la bouche. Lui créer un univers, pour ensuite lui dire que ce qu’elle croyait était faux. C’est tellement pire, non ?

À même pas 4 ans, je pense qu’elle ne comprendra pas du premier coup. Je pense que même si elle est touchée, elle oubliera parfois ou cédera tout simplement à la gourmandise grasse-salée du saucisson de l’apéro chez papi mamie. Mais petit à petit elle intégrera les choses et sera en mesure de faire son choix, avec les années.

Je ne souhaite pas avoir l’air d’accuser les omnis : mon conjoint, l’entourage, la société. Je ne souhaite pas la faire se sentir mal si elle consomme un produit animal, ni lui mettre des images horribles dans la tête pour qu’elle en fasse des cauchemars.
Je veux juste qu’elle sache qu’il y a une alternative et que c’est celle que sa maman a choisi, comme quoi c’est possible (et après je n’ai pas à mentir ou à me cacher pour moi-même également).

Je cherche actuellement la meilleure façon d’aborder le sujet, pour que ça se passe en douceur.
Une conversation simple et honnête, peut-être un livre adapté en support.

Voici quelques suggestions de livres fréquemment trouvées sur le Net à ce sujet (mais je n’ai pas ces livres, si vous avez un avis dessus, n’hésitez pas) :

Vous connaissez des enfants de parents végé ou de couple omni/végé ?
Si vous êtes végé, auriez-vous préféré être informé-e dès l’enfance, et comment ?

48 commentaires

  1. Sujet difficile… Zozio est à peine plus jeune (presque 3,5 ans), et je me retiens de lui expliquer pourquoi je ne mange pas de viande, de peur qu’il refuse d’en manger et que ça crée un conflit avec mon mari (qui pourtant, me dit qu’au fond j’ai raison, mais n’arrive pas à franchir le pas, et continue à craindre que le végétarisme ne soit pas bon pour un enfant). Du coup mon fils pense que je n’aime pas la viande ni le poisson.
    Il est arrivé que mon mari lui explique vaguement ce qu’est la viande (le steak, là, c’est un morceau de vache), sans que ça entraîne de réaction… tout simplement parce qu’il n’y avait pas l’information « pour obtenir la viande / le poisson, on fait du mal à un animal ». Et de toute façon, il a encore du mal avec la notion de faire du mal à autrui (souvent s’il me fait mal en chahutant je lui dis « arrête, tu me fais mal » et lui me répond « moi j’ai pas mal », il ne voit vraiment pas où est le problème).
    Il sait aussi que les chats, si on ne leur donne pas de croquettes (ou autres) doivent chasser de petits animaux pour se nourrir, mais je ne pense pas qu’il saisisse bien les implications. Après tout dans son livre du Petit Chaperon Rouge, le loup mange la fille et sa grand-mère, mais le chasseur lui ouvre le ventre et elles en sortent saines et sauves o_O
    Je me dis que ce serait tellement plus facile si mon homme devenait végé aussi… parce que pour l’instant Zozio adore les produits carnés, et ça me fait mal au coeur de le voir se jeter dessus, sans parler qu’un jour peut-être il me reprochera de l’avoir laissé manger ça, alors que je sais…

    J’aime

    • Ca doit être confus dans l’esprit d’un petit de cet âge. Pas certaines qu’il rassemble toutes les pièces du puzzle.
      D’autre part, je pense qu’un enfant accepte à peu près tout tant que ses parents lui présente ça comme quelque chose de normal.
      C’est sûr que tout doit être bien plus simple dans les couples où les 2 sont végés…

      J’aime

      • Je suis dans le même cas de figure que Moineau. Mon mari accepte mon véganisme… tant que les enfants et lui continuent de manger de tout. Ma fille de 5 ans voit bien que je ne mange aucune viande et se dit juste que je n’aime pas ça. Mon mari ne veut pas que je lui explique d’où vient la viande car il a peur que je la dégoûte et il n’est pas sûr que le régime végétarien soit bon pour les enfants. C’est compliqué…

        Aimé par 1 personne

        • Bonjour,
          Ma fille de 19 mois à une alimentation vegetalienne depuis qu’elle a commencé a manger c’est à dire à l’âge de 7 mois. Ma pédiatre très septique m’avait dit qu’elle ferait une prise de sang aux 18 mois. On a eu les résultats il y a un mois, excellents! Elle n’en revenait pas, nous a même félicité. J’étais heureuse qu’elle puisse se rendre compte qu’une alimentation végétalienne bien planifiée et bien équilibrée répond à tous les besoins et çe, à tous les stades de la vie.

          J’aime

        • @Cleophis Pour ce qui est de l’argument santé, les études et positions officielles nord-américaines sont très claires là-dessus : pas de risque même pour les enfants. Après je comprends qu’on s’inquiète toujours plus pour ses enfants, on ne veut pas prendre de risque. Il faut le temps de s’approprier l’idée je pense.
          Moi-même au début de ma transition j’avais beau être convaincue au niveau « cérébral », il m’a fallu un peu de temps pour me familiariser assez avec l’alimentation vgl pour me sentir vraiment légitime à donner du vgl à ma petite fille.

          Comme tu dis c’est compliqué en tout cas…

          J’aime

  2. « Si vous êtes végé, auriez-vous préféré être informé-e dès l’enfance, et comment ? » : j’ai souvent douté de la légitimité de manger de la viande, mais on me rétorquait les arguments carnistes classiques : « c’est normal, nécessaire, naturel ». Si j’avais eu quelqu’un pour me soutenir dans mon intuition, j’aurai été végé bien plus jeune, dans mon enfance!

    J’aime

  3. Je suis exactement dans le même cas que toi. Sauf que mes filles mangent chaque jour à la cantine et qu’il a fallut se battre pour qu’on arrete de les forcer en leur disant que : »mais non, le poulet ou le poisson ne sont pas des animaiux « … Depuis toujours, j’explique, avec un discour adapté et, parfois, c’est vraiment compliqué. Par exemple quand ma 4 ans dit à la maitresse : »mais ils sont fous les gens à manger des animaux » et que la directrice me le répète en me faisant comprendre que ce serait quand même pas mal si on pouvait trouver une autre solution que la cantine pour elle.
    Les deux livres pour les enfants, je les aies et je m’en sers de support pour montrer comment vit un cochon heureux et comment vit un cochon malheureux, etc…

    J’aime

    • Dire des inepties comme « le poulet ou le poisson ne sont pas des animaux » c’est un peu le contraire de l’éducation et l’instruction non ? Ah lala. Certains préfèrent mentir ou isoler un enfant, c’est assez triste.
      J’espère que les options végé vont se développer dans les cantines scolaires, c’est un enjeu important.
      Merci pour ton avis sur les livres aussi. 🙂

      Aimé par 1 personne

  4. C’est difficile d’expliquer pourquoi on est végétalienne tout en n’étant pas jugeant pour les omnivores.
    « Vegan is love » est un chouette livre qui parle des différents aspects du véganisme de manière assez succinte et claire.
    « Ne nous mangez pas » est un livre plus ciblé alimentation et beaucoup plus long. Trop long sans doute pour ta petite de 4 ans (à moins de cibler un animal à la fois?).

    J’aime

    • Oui, c’est difficile. Je vais en tout cas éviter les expressions du type « les gens qui mangent de la viande sont méchants »…

      Les deux livres ne s’adressent pas exactement à la même tranche d’âge si j’ai bien compris.

      J’aime

  5. Ici, on est omni (mes efforts pour diminuer la viande ont été mis à mal par ma dernière grossesse) mais on a toujours dit clairement à mon fils (3 ans) d’où venait la viande. Son père lui dit régulièrement que c’est tel animal qu’on a tué pour le manger. Il a grandit à la campagne où le lien animal vivant/viande est beaucoup moins caché. Après, je ne pense pas que notre fils fasse vraiment le lien, mais hors de question de lui cacher. On verra comment il réagit par la suite, je pense que les questions vont bientôt arriver, il est dans la phase des « pourquoi? »

    Pour les livres, j’en connais un sur l’élevage des poules en batterie qui dénonce les conditions élevage : http://lamareauxmots.com/blog/tag/elevage-en-batterie/
    Sinon, n’hésite pas a poser la question sur le groupe facebook sur les livres jeunesse « autour de la mare aux mots », le gestionnaire du groupe est végé, il aura peut être des idées!

    J’aime

  6. Pour ma part, j’ai expliqué très vite à Emma (6 ans) d’où provenait la viande, le jambon, etc…
    Sans rentrer dans les détails, je lui ai expliqué que pour arriver dans son assiette, le cochon avait du passé par la mort…
    Elle savait ce que c’était car ayant perdu mes parents très jeune, j’ai du lui expliquer ce qu’était la mort quand j’ai eu les questions du genre, et ta maman à toi, elle est ou?
    Je ne suis pas allée beaucoup plus loin dans l’explication pour l’instant mais elle est par contre déjà venue avec moi animer une Vegan place, elle a rencontré d’autres veges, et j’essaie de lui montrer que les animaux sont sensibles par des petites vidéos… (Biquettes heureuses de jouer au foot, vache qui fait un câlin, petit cochon qui ronronne… ) par elle même elle a compris que ces bêtes n’avaient pas envie de finir manger cet elle n’en avait pas du tout envie elle même…
    À la maison, elle ne mange pas de viande mais boit du lait et mange du fromage… À l’école et à l’extérieur je la laisse complètement libre… C’est son choix, j’estime que mon rôle est juste de l’amener à la réflexion… Je ne veux pas lui imposer mes convictions… Mais de plus en plus elle refuse par elle même la viande… Et elle explique pkoi… Elle cède parfois sur le jambon et les nuggets de poulet ( oui je ss d’accord c’est infâme… Mais bon… C’est pas chez moi…) mais de plus en plus on sent sa conscience s’agrandir sur le sujet… Donc mon expérience, être honnête et expliquer mais ne rien imposer!!! Bon courage avec vos pitchounes!!!

    J’aime

    • Ca me parait être une super approche.
      De toutes façons pour un choix durable alors que c’est aller à contre-courant, il faut que ce soit un vrai choix fait par l’enfant, quitte à ce que soit plus long.
      Merci pour ce commentaire ! 🙂

      J’aime

  7. Très bel article! Je partage votre « énervement » face à l’éducation de votre fille. Il est vrai que la société transmet certaines choses à nos enfants sans les remettre en question (ex: sexisme, racisme, cruauté envers les animaux, individualité, homophobie, universalisme de certaines valeurs, etc.). C’est difficile de se battre contre ça. Moi aussi j’ai parfois l’impression d’embrouiller mes neveux et nièces sur certaines choses, certaines valeurs que j’aimerais leur transmettre alors qu’à la garderie, on leur explique tout le contraire. Apprendre à un enfant de 3-4-5-6 ans qui découvre à peine le monde que le monde n’est pas toujours beau et lui insuffler un esprit critique… ouf! Pas facile! Je crois que l’idéal est d’exposer nos enfants à des milieux qui véhiculent les valeurs qu’on aimerait leur transmettre, histoire de contrebalancer avec la garderie/l’école/la télé qui véhiculent des valeurs opposées. Par example: existe-t-il un regroupement parents/enfants végétaliens/végétariens dans votre entourage? (il en existe pour pleins d’autres groupes minoritaires: homoparentalité, antisexisme/queer parenting, rencontres ethnoculturelles, etc). Le simple fait d’être en contact avec d’autres familles qui partagent les mêmes valeurs que la sienne peut avoir des effets positifs sur elle. Participez à des festivals végés (ils ont souvent des petits jeux ou espaces pour enfants). Lisez-lui des livres appropriés pour entamer une discussion avec elle…

    J’aime

    • Oui s’il n’y avait que ce qui touche au spécisme qui me hérissait le poil…!

      Bonne idée le regroupement avec d’autres parents végés. Malheureusement je n’en connais pas IRL donc c’est pas évident. Ca viendra peut-être ! Je vais me renseigner 🙂

      J’aime

  8. Wouah, je découvre ton blog par cet article, et je te remercie de l’avoir écrit, car il me touche beaucoup 🙂
    Je suis la maman d’un petit garçon de 13 mois, et mon mari est omni.
    A la maison, mon fils est (presque) végétarien : il chipe un morceau de viande dans l’assiette de son papa (une fois tous les 15 jours…) et il mange du fromage tous les jours…
    Lorsque mes proches me parlent de mon végétalisme, j’ai l’impression qu’ils s’imaginent que je vais « forcer » mon fils a devenir comme moi, en lui mettant des images très violentes dans la tête. Derrière la végétalienne révoltée, on oublie la maman au coeur tendre, qui ne veut que le bonheur et le bien-être de son enfant !!
    J’en ai justement donc discuté avec mon mari dernièrement, et (bien que nous ayons le temps) nous avons pris la décision de lui parler de tout, avec beaucoup de délicatesse…
    Je vais faire lire ton article à mon mari, je suis sûre qu’il l’appréciera !

    J’aime

  9. Pas facile ce questionnement…
    Comme beaucoup, je pense que mentir ou enjoliver la vérité n’est pas une bonne chose pour nos enfants .
    Etre honnête envers votre fille sur le déroulement des choses (=> manger de l’animal signifie le tuer avant), sans entrer dans les détails de torture est un bon début pour son âge.
    Vous pouvez aussi répondre parfois « je ne sais pas (si l’animal était heureux, si il a souffert), je ne suis pas sûr, je n’y étais pas (lors de l’abattage) », et lui demander ce qu’elle en pense quand elle pose des questions.
    Mais vraiment, se dire qu’on peut aussi répondre à son enfant qu’on ne sait pas, qu’on se questionne soi même (sur l’élevage, le lait, l’abattage etc..) est une chose très rassurante pour l’enfant (si si!).
    Bref laissez parler votre coeur, si vous êtes mal à l’aise avec le mensonge, alors soyez honnête avec elle, même si c’est un peu difficile, c’est la vie….
    Vous pouvez lui dire: « moi j’ai décidé de ne pas manger d’animaux, c’est MA décision, car je ne suis pas sur qu’ils étaient heureux d’être élevé ainsi, ET d’être mort pour nous nourrir, ça me dérange, alors je n’en mange pas » (pour l’idée hein 😉 )
    Plus tard, si elle décide d’être végéta*ienne, elle sera fière d’en parler avec ses copains/copines, de leur apprendre plein de choses, même si certains ne comprendrons pas.
    Bref je suis maman d’une 12 ans et d’un 20 mois, et je suis incapable de leur mentir et de leur faire manger de la viande, surtout au petit, justement parce qu’il n’a pas conscience de manger de l’animal mort, alors que ma 12 ans peut décider d’elle même si chez ses copains ou à une fête, elle souhaite manger une saucisse ou autre.
    Ah pas facile! BON COURAGE! 🙂

    J’aime

  10. Bonjour, ma fille va avoir 4ans et mange à la cantine.
    Elle a découvert la viande là-bas, mais personne ne la force, j’avais précisé aux dames de la cantine que nous n’en mangions pas et que pour ne pas la perturber je voulais juste qu’elle soit libre de la refuser.
    Apparemment, elle mange les steak ou cordons bleus mais dès que ça ressemble à l’animal ( cuisse de poulet etc…) elle n’en veut pas.
    Pour ma part, je lui ai juste expliqué que la viande venait d’un animal mort et que papa de maman ne voulaient pas que les animaux meurent et que c’était pour ça que nous n’en mangions pas. Elle pose des questions par moment et nous essayons d’y répondre par des mots simples. Récemment elle a passé la journée chez une amie et a demandé si le jambon était végétal ! Comme on lui a répondu que non, c’était du cochon elle n’en a pas voulu. J’ai trouvé ça très mignon 🙂

    J’aime

    • Je ne suis pas encore confrontée au problème avec mon bébé allaité, bien que l’entrée imminente en crèche me pose déjà question, notamment sur les activités qu’on va lui proposer ou d’éventuelles sorties « non véganes ». Bref, nous verrons quand le problème va se poser.

      En attendant, dans ma tête j’imagine les choses comme camille. Mon mari et moi sommes tous les 2 véganes, le plus possible dirons-nous, mais il nous arrive également de faire des entorses (manger une chouquette à un pot d’un collègue ou accepter le shampoing du coiffeur en se doutant que les produits ne sont pas cruelty free etc). Alors expliquer que les gens utilisent tous les jours les animaux pour tout depuis longtemps, par habitude, mais qu’à la maison, on veut éviter ça, on ne veut pas tuer les animaux et on peut très bien vivre autrement alors on le fait.

      J’ai aussi « Vegan is love ». Je suis d’accord pour dire que c’est un bon livre mais personnellement, je trouve qu’il présente un monde bien triste… Je ne veux pas de ça non plus, la culpabilité et le pessimisme. Donc je ne l’utiliserai que le jour où ma fille viendra me poser des questions précises.

      J’apprécie le travail de l’association belge Gaia Kids aussi, qui a des supports variés pour aborder plusieurs sujets avec les enfants. Niveau com’, je trouve ça adapté et agréable 🙂 pour ceux qui ne connaissent pas : http://www.gaiakids.be/spip.php?page=sommaire&lang=fr

      J’aime

  11. Je suis végétalienne depuis bientôt 4 ans . Ma fille de coeur de 4 ans et demie a décidé de ne plus faire du mal aux animaux en les mangeant . Ses parents ont respecté ses choix . Cela fait plus de six mois qu’elle est végétarienne . A la cantine on ne la force pas . Elle assume parfaitement ses choix . Je l’ai souvent chez moi et on fait le tour des stands vegan à Paris. La semaine dernière je lui ai acheté le livre Vegan is love. Déjà elle avait son opinion sur tous les sujets , abordés dans le livre, suite de nos discussions précédentes . Le livre est superbe. Elle se défende bien auprès de ses copains et auprès des adultes qui l’entourent. Je suis mega trop fière d’elle.

    J’aime

  12. Végane, en couple avec un omni, et…pas encore maman. Depuis que j’ai passé le pont, il y a seulement un an, me reviennent en mémoire tous les moments de ma vie d’enfant où je ne comprenait pas comment il pouvait être normal et joyeux de se réjouir de manger un animal qu’on m’avait présenté vivant peu de temps avant.Animal que j’avais pu approché, caressé, aimé, à qui j’avais « parlé », à qui je m’étais attaché. Certes, ce n’était pas « le » ou « la  » même qui était présenté sur la table, mais j’y voyais son frère , sa soeur, un membre de sa famille. Ces moments de vie passée sont si tenaces en ma mémoire, que je me souviens encore de la vision que j’avais de l’ensemble de la scène, des parfums, des décors et de mon âge. Le premier souvenir de ce type d’expérience, où j’avais la sensation de ne pas faire partie du groupe humain qui m’entourait, remonte probablement à mes 5 ans, un jour de rassemblement familiale autour d’un « méchoui ».Un mouton embroché qui cuisait pendant une après-midi entière, et autour duquel se relayaient ravis tous les membres de la famille. Il est certain pour moi aujourd’hui, que c’est la peur de l’abandon qui m’a fait accepter de devoir trouver « normal » que l’on tue des animaux pour les manger en faisant la fête. La crainte d’être exclue du groupe familiale contraint finalement l’enfant à devoir faire plaisir à ses parents en se forçant à adopter leur traditions et leur normes. L’obligation « d’être gentil » et « conforme » entraine bien des enfants à devoir assimiler des comportements déstructurants et malveillants…Et c’est ainsi, que je conçois aujourd’hui le mensonge de la viande que m’ont ressassé mes parents durant toute mon enfance.Il était mort disaient-ils , mais ils avaient « omis » de préciser qu’il avait été tué. Et ce détail n’en est pas un. C’est même très différent de la perte naturel d’un parent. L’acceptation n’est pas la même. Mourir de vieillesse, ou même accidentellement, suppose qu’on a rien pu faire pour empêcher la perte.Or tuer est un acte volontaire et prémédité. Pour un humain on emploierait dans ce cas le terme d’assassinat.Et puis les parents morts, on les enterre en pleurant. En guise de cérémonie d’adieu, on ne danse pas autour d’un feu où le corps de l’être chère est brulé pour être mangé. Déjà à l’époque, dans mon esprit d’enfant le parallèle avec un parent humain décédé ne fonctionnait pas.Je sais que de ce jour de méchoui, mon regard sur mes parents a changé, et que j’ai su qu’ils n’étaient pas si protecteurs qu’il me semblait au paravant. Qu’ils étaient en définitif capables de ne pas prendre la défense d’un être doux et vulnérable comme l’était ce mouton avant d’être tué et embroché.J’attendais qu’ils l’enterrent avec des prières et des larmes, pas qu’ils en fassent le clou d’une ripaille familiale.Je pense que si un adulte avait à l’époque où j’étais enfant exprimé qu’il était effectivement « anormal » de causer de la souffrance à un être vulnérable, j’aurai au moins su que mon intuition d’enfant était juste et légitime.Et oui, je regrette d’avoir eu peur souvent dans ma vie d’écouter mes intuitions de crainte d’être exclue. Et puisqu’il s’agit bien d’une tradition discriminatoire, qu’est celle du spécisme, il va pour moi de soi que ceux qui aujourd’hui ont des enfants, et ont conscience de ce racisme, seront les courageux pionniers du changement de notre humanité en enseignant la vérité à leurs petits. Cette période est compliquée et les parents végétaliens/végans connaitront avec leurs enfants bien des difficultés, mais je suis certaine que la résistance vaudra toujours mieux que la collaboration, s’il est possible de dépasser ses peurs en ayant le courage et les moyens d’affronter la pensée dominante. Très admirative de votre blog, je vous remercie du fond du coeur d’avoir lancé ce sujet d’échange. 🙂

    J’aime

    • Merci pour ce message. 🙂
      Je suis ravie des échanges que suscite ce billet !

      On se rend souvent compte que notre tendance, étant enfant, c’était naturellement de ne pas vouloir faire de mal. Et qu’il n’y a que parce que l’ensemble de la société, parents en premier, nous a répété et répété que c’était normal et nécessaire de manger de la viande qu’on a finit par le faire.
      Parfois j’ai l’impression qu’on marche sur la tête !

      La pression sociale c’est déjà terrible en soi, pour un enfant c’est encore pire et vous l’expliquez très bien : un enfant aura peur d’être grondé ou isolé et ce n’est pas une situation supportable pour un enfant.

      Espérons que de plus en plus d’enfants auront le choix de ne pas consommer de produits animaux à l’avenir.

      J’aime

  13. Eh bien moi, j’ai presque rien expliqué à ma fille.Moi-même Végétarienne pendant longtemps, surtout petite de mon propre chef (vers 4 5 ans) j’ai ensuite nourri ma fille petite en double d’un allaitement prolongé (jusqu’à 2 ans et demi), ponctuellement avec un peu de viande « locale » (« c’est à dire bien élevée?!! » : vous savez, la peur des carences en fer ….) et puis vers 3 ans, en allant au marché paysan devant l’étale de viande : les questions fusent : c’est quoi qui es tué là maman, et là … et la …. et quelques mois plutôt, devant une bouillabaisse que l’on nous avait offert « maman, papa, pourquoi vous mangez ces poissons morts …? » et refus de la viande ou des poissons. J’ai quand même préservé les œufs (locaux !), non fécondés …Voilà. Ma fille nous a remis dans le droit chemin … et mis en conflit avec les cantines scolaires : il FAUT gouter à tout ! . Il n’y a pas d’exception possible, même « locale », nous vivions de façon incohérentes.
    Pour la mort, elle y est confronté depuis petite, avec les cadavres d’animaux (agneaux qui ne survivent pas) au moment des naissances. Le charnier pas loin de la maison, elle connait depuis toujours et sait que tout se transforme et se recycle (charnier pour les vautours entre autres ….), c’est d’ailleurs une ballade de temps en temps, le tour du charnier : elle s’intéresse au différentes partie de squelette, où sont situés les os dans le corps, comment les os grandissent, etc …au travers des os que nous rencontrons lors de la ballade, os que les vautours ont lâché parfois en vol … Mais vous ne lui ferez pas avaler un morceau de viande ou de poisson et encore moins quelque chose qui aura été en contact avec!!! Elle en détecte le goût ou l’odeur …Je crois qu’il ne faut rien cacher, même petit. La mort fait partie du cycle de la vie. Elle aborde de temps en temps ce cycle, au travers de celui des humains : mort possible de papa, maman, ses enfants à naitre, ses grands parents, elle semble avoir intégré cela en douceur, en y ayant été confrontée très tôt au travers des animaux.Ma fille à 6 ans.

    J’aime

  14. « Çà m’énerve qu’elle subisse des messages contradictoires et qu’on l’embrouille. »
    Je comprends tout à fait ça mais moi c’est surtout avec le Père Noël : je n’ai pas envie qu’on affirme à mes enfants que le père noël existe alors que c’est un mensonge dont je n’ai jamais compris l’intérêt (la joie des vacances en famille, de la neige, des bons plats et des cadeaux ne devrait pas être suffisant ??). Le problème c’est que tout le monde (la crèche, l’école, la famille) fait des mises en scène comme si le père noël existait et je ne sais pas comment dire la vérité à mes enfants maintenant, j’ai l’impression d’être complice du mensonge, d’autant plus que si je leur avoue il ne faudrait pas qu’ils vendent la mèche aux autres enfants non plus. :-/
    Pour en revenir au vegeta*isme et veganisme avec les enfants je suis embêtée : je suis végétalienne mais mes enfants (2 et 5 ans) adorent les protéines animales, je fais donc un compromis en leur en donnant une fois par jour et le reste du temps j’essaie de leur faire manger végétalien comme moi mais ils n’aiment pas les oléagineux et les féculents secs donc ils ne mangent pas assez équilibré pour être végéta*ien de toute façon. 😦
    A voir dans le temps…

    J’aime

    • Ah le Père Noël, dans un autre style, je constate que ça fait grincer des dents chaque fin d’année. Je comprends un peu les deux points de vue à vrai dire, mais ce qui est sûr, c’est qu’on devrait avoir le choix de ce qu’on dit/transmet à nos enfants sans être regardé bizarrement (tant qu’on reste dans la bienveillance bien sûr).

      Pour les aliments difficiles à faire apprécier, il faut essayer de les présenter autrement, pour qu’il y ait un bon apport mais sans le goût s’ils n’aiment pas : soupes, boulettes, etc. Pas toujours facile mais bon. Moi je fais manger du choux-fleur à ma puce en le mixant cuit avec de la crème de soja, ça fait une sauce alfredo pour les pâtes et elle aime bien. 🙂

      J’aime

    • Bonjour, merci pour cet article intéressant. Je suis tout à fait d’accord avec vous pour le père noel et bien sûr pour le végétarisme. je ne suis pas encore maman mais j’y pense et je ne souhaite pas mentir à mes enfants. Le souci étant principalement… les autres. Dur d’être à « contre-courant » et de s’affirmer. Actuellement, je me questionne quant à mes neveux et nièces à savoir s’ils me posent un jour la question « pourquoi tu ne manges pas de viande » comment leur répondre? J’aimerai leur répondre que je ne souhaite pas manger d’animaux mais je crains fort de me heurter fortement aux parents… Des conseils?

      J’aime

      • Pour ma part je considère que le mieux est de dire la vérité de façon simple et adaptée à l’âge, et sans partir dans des jugements de valeur des gens. Typiquement dire quelque chose comme « ça me dérange de faire du mal aux animaux », sera mieux pris que de dire « c’est méchant de tuer les animaux pour les manger » par exemple. L’enfant réfléchira aussi bien au sujet et il y aura moins de réticence des parents.

        J’aime

  15. Je suis végétarienne en couple avec un omni et on a déjà commencé à aborder le sujet…. Pas toujours de manière très calme…. Ca promet pour la suite ! Mais je pense que le compromis pour lequel toutes celles dans mon cas ont opté, à savoir lui expliquer d’où vient la viande, et de n’en cuisiner que de très peu ou pas du tout à la maison mais lui laisser le choix à l’extérieur est une très bonne aleternative !

    J’ai rencontré un jeune homme de 25 ans qui a été élevé végétalien, mais je pense que c’est parents lui ont mal expliqués ce choix de vie car dès qu’il est arrivé en France la première fois (il est australien), il a découvert avec bonheur la charcuterie et autres plats carnés ! Grandir en étant végétarien ne lui a pas posé de problème de santé mais il m’a expliqué que son frère est très très maigre. Mais encore une fois, ke ne sais pas si leur végétalisme était adapté à des enfants !

    J’aime

    • Ah oui si c’est juste une suppression des produits carnés sans équilibre alimentaire à côté, ça peut poser problème (pour son frère) et si ses parents sont végé mais pas pour des raisons éthiques, ça peut expliquer qu’il ait pas eu de gêne à goûter de la charcuterie, etc.

      Bon courage avec ton conjoint en tout cas, il faut du temps pour s’ajuster l’un à l’autre.

      J’aime

  16. Bonjour,
    Mon fils a un peu plus de 3 ans, son papa et moi sommes végétaliens à la maison (mon mari est végétarien à l’extérieur). Nous avons décidé qu’il mangerait selon le modèle alimentaire de la personne qui le garde (parents, nounou, grands parents) en étant entendu qu’il ne devra jamais être forcé (surtout s’agissant de produits animaux !). Et comme nous sommes devenus végé plusieurs années avant la naissance de mon fils, nos proches ont intégré qu’il serait malvenu qu’ils proposent souvent des produits animaux à mon fils. Donc je grince des dents quand il lui proposent de la viande ou des oeufs à la coque, mais je me fais une raison en me disant que c’est peu fréquent et que ça lui permettra de faire un choix librement éclairé sur le plan gustatif et, quand il me posera des questions sur l’origine de la viande, sur le plan éthique.
    Pour le moment j’évite d’induire ces questions chez lui car je suis convaincue qu’un enfant, s’il comprend réellement l’origine de la viande, va devenir ovo-végétarien puisqu’il n’a pas encore le poids des conventions sociale qui étouffe sa voie intérieure. Mais d’un autre côté il faudra bien qu’on aborde le sujet un jour (j’en ai voulu à mes parents de m’avoir laissé manger du foie gras sans limite alors que c’est un pur produit de souffrance). Je pense que je baserai mon explication sur le fait que personne n’est 100% logique et rationnel, donc qu’on peut être gentil (comme ses grands parents) tout en mangeant de la viande.
    Merci pour cette discussion !

    J’aime

  17. Bonsoir,
    Votre témoignage me touche. Je suis végétalienne depuis 1 an maintenant. Mon fils et mon conjoint sont flexitariens (mon petit dernier 2 ans mange encore de la viande dans les petits pots) et, comme vous, à la maison il mange végétalien et ailleurs ils ont le choix. Pourtant quand mon fils choisit de manger un animal à l’extérieur de la maison, je me sens comme trahie. Ma famille et belle famille n’acceptent pas ce mode de vie et font dès que possible des choses pour inciter mon fils à manger des animaux… Je ne sais plus comment agir et faire abstraction de ce sentiment de trahison et de culpabilité. J’essaie d’éduquer mes enfants autrement (bienveillance et écoute) mais je suis loin d’y arriver, c’est totalement déstabilisant.
    En tout cas, merci pour cet article, je me sens moins seule. ☺️

    J’aime

    • Bonjour Aude, (désolée pour la réponse tardive). Nous sommes parfois isolé·e·s mais nous ne sommes pas seul·e·s en réalité.
      Courage à vous. En espérant que vous arriviez à une situation claire et acceptable pour tous.
      Si je puis me permettre votre belle famille ne devrait en aucun cas se permettre de remettre en cause vos choix de parents ! Trop se croient tout permis au lieu de mériter le respect et les visites de leur famille…

      J’aime

Laisser un commentaire