La chasse

Parlons chasse voulez-vous.

Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à visionner le reportage Spécial investigation : Chasse le pouvoir du fusil qui a été diffusé il y a quelques mois à la télévision française.
Il n’est pas possible de relever toutes les inepties proférées par les défenseurs de la chasse dans ce reportage, tant il y en a.

Petit topo sur les mensonges récurrents de nos chers chasseurs (hum, hum) :

* L’amour de la Nature
Wouhaou, ça en jette comme argument. Ca pose un homme (ou une femme). Respect.
Sauf que non. C’est tout le contraire de l’amour ou du respect que d’aller blesser et tuer à coup de fusil ou de meute de chiens une bête qu’on aura traquée dans son habitat naturel.
Si on apprécie de se retrouver en forêt, de chercher des animaux ET qu’on aime la Nature… on emporte un appareil photo, pas une arme.

* Ceci rejoint assez bien l’argument de l’écologie 
Oui, les chasseurs viendront vous dire, viendront dire aux enfants jusque dans les écoles, qu’ils sont plus écolo que les écolo. Qu’ils sont indispensables pour réguler les écosystèmes. À les entendre, sans eux, le monde tournerait au chaos, les sangliers feraient irruption dans les supermarchés… Trop gentil les chasseurs de veiller à l’harmonie du monde 🙂
Sauf que non. La Nature n’a jamais attendu les chasseurs ou plus généralement les humains pour se réguler elle-même. S’il y a trop d’individus d’une espèce animale, elle finira par ne plus trouver assez pour se nourrir et le nombre de ces individus diminuera automatiquement. Vous voyez ce que je veux dire ?
Vous imaginez si on devait faire la police et imposer des quotas à tous les autres animaux sur toute la planète, pour que le monde reste vivable… on serait pas dans la mouise, tiens !
Autre chose. Les chasseurs font naître eux-mêmes des bêtes qu’ils relâchent ensuite pour pouvoir les chasser (c’est bien expliqué dans le reportage d’ailleurs). Ils leur fournissent même de la nourriture dans la forêt pour les attirer jusqu’au jour où ils les abattront. Tout ça pour avoir un peu plus d’individus qu’ils pourront s’amuser à tourmenter, ils ont même croisé des sangliers avec des cochons.
Ce sont donc bien les chasseurs qui sont responsables d’éventuels surplus de population animale.

* L’argument de la tradition
C’est un classique chez les personnes qui défendent l’exploitation et la maltraitance, animale ou humaine.
Parce que quelque chose existe depuis longtemps, il ne faudrait pas le remettre en question. Jamais.
Sauf que non. Sinon on devrait encore tolérer des pratiques comme l’esclavage, l’excision, le cannibalisme, les zoo humains, le fait de jeter des ptits chats contre les murs… Et bien oui, ce sont aussi des pratiques « vieilles comme le monde ». Ne changeons rien alors tout va bien, n’évoluons surtout pas. Amis chasseurs, vous avez tout compris.

* La comparaison avec les abattoirs
C’est sans doute l’argument le plus logique en fait. Les aficionados l’utilisent souvent pour défendre la corrida.
L’animal mis à mort a au moins vécu une belle vie. Tout le monde tue. C’est le cycle de la Vie et de la Mort.
il est vrai qu’on se retrouve avec une belle dissonance cognitive là,  à moins de penser qu’on a besoin de manger des animaux pour vivre (ce qui n’est pas le cas).
Donc, oui, c’est vrai que ça n’a pas de sens de critiquer un chasseur tout en continuant de manger son steak. C’est purement du spécisme, du carnisme. Pour être cohérent face à cela, deux choix :
1/ Approuver à la fois la chasse et la consommation de produits animaux ;
2/ Refuser à la fois la chasse et la consommation de produits animaux.
Autre critique qu’on peut adresser aux chasseurs ainsi qu’aux aficionados : le consommateur de chair animale ne prend pas son plaisir dans la souffrance et la mise à mort d’un être sensible, lui.

Machoires_brisees_pendant_la_chasse

Image OneVoice

Dans le reportage, on évoque une certaine soif de reconnaissance de la part des personnes « exclues », que sont les ruraux…
Là, je me dis vraiment qu’on tombe bien bas si l’on a besoin de maltraiter plus faible que soi pour avoir un faire-valoir auprès des autres. Mais je crois que c’est en fait terriblement humain malheureusement. La violence n’engendre que la violence.
Pour autant ce n’est pas une excuse. Toutes les personnes exclues/pauvres/isolées/malheureuses ne sombrent pas dans la violence et le sadisme (fort heureusement). D’autant plus que dans le cas de la chasse, il n’y aucun intérêt final. Ce ne sont même pas des manifestations avec revendications politiques/économiques, qui auraient mal tournées (par exemple). Non, juste des gens qui se défoulent en versant le sang et qui se croient fort alors qu’ils sont pitoyables. Ils devraient essayer de faire des actions positives, de créer… ça leur apporterait tellement plus, j’en suis convaincue. Mais c’est plus difficile de créer que de détruire, n’est-ce pas ?

On en arrive à un autre aspect détestable de la chasse : le sexisme, qui y est extrêmement fort.
Les femmes sont rarement les bienvenues lors des sorties chasse. La chasse est traditionnellement associée à une certaine idée de la virilité : la domination, la violence, le fait de rapporter au groupe de quoi subsister… C’est assez caricatural mais si vous parlez avec des chasseurs, vous constaterez probablement cet état d’esprit. L’homme chasse, la femme cuisine le gibier. Une femme qui ose s’incruster dehors, une arme à la main est aussitôt raillée.
Dominations des femmes, dominations des animaux, quel programme !

N’oublions pas non plus qu’il est possible et fréquent de chasser – donc utiliser une arme à feu- en étant sous l’emprise de l’alcool, ou en ayant des problèmes de santé (notamment vue et ouïe).
Les victimes humaines sont nombreuses chaque année.

91207893Illustration par Bebb

En France, la Fédération Nationale des chasseurs représente un lobby puissant qui pèse par les intentions de vote lors des élections ou des propositions de lois. C’est la deuxième fédération après celle de Football. Pourtant, les chasseurs sont pourtant moins nombreux que les végétariens en France (2,1% de chasseurs contre 2 à 3% de végétariens dans l’Hexagone). Mais ils sont plus unis, ils forment une communauté consciente des jeux de pouvoir politique.

Il existe différents types de chasse, il existe également le problème immense du braconnage (la chasse illégale en fait) dans de nombreux pays. C’est un vaste sujet que j’aimerais développer dans un autre billet. Notons simplement qu’en plus des problèmes susmentionnés, le braconnage représente une lourde menace sur de nombreuses espèces animales en voie d’extinctionl’appauvrissement du patrimoine naturel (voire touristique) de pays déjà souvent défavorisés… Le trafic, notamment d’ivoire, soutient des activités criminelles. N’achetez pas de produits en ivoire, corne, os !

1384369_433198193453235_1338841252_n
La chasse (ou le braconnage ou la pêche également) n’a aucune raison d’être. Loin d’être une activité nécessaire, elle ne cause que du tort à tous : animaux, humains, écosystèmes.

23 commentaires

  1. Oui, la nature n’a pas attendu l’Homme pour se réguler. MAIS : la nature se régule avec un système de herbivores < carnivores < maladies/épidémies/sécheresses/etc, or : dans la savane ça marche : zèbres/gnou/gazelles < lions/panthères/licaons/hyènes/crocodiles, en Amazonie ça marche, le prédateur en puissance étant le jaguar (entre autres), sur la banquise ça fonctionne aussi, en fonction des pôles les prédateurs sont soient des ours polaires soient des léopards des mers, dans la mer ça fonctionne aussi : orques et requins (majoritairement à ma connaissance) se chargeant d'éliminer le surplus de poissons (quand l'Homme ne fait pas de surpêche, mais c'est un autre sujet). Si on regarde bien, il y a un écosystème où le système de régulation herbivore < carnivores ne fonctionne plus : c'est dans nos forêts. Nous n'avons plus de grands prédateurs. Oui, nous avons des renards, mais les renards tuent les lièvres, pas des proies aussi grandes que des sangliers ou des cerfs. Nos grands prédateurs étaient les ours et les loups, que nous n'avons plus dans nos forêts (les loups remontent vers Paris parce que dans les forêts la chasse est mal régulée et ne leur laisse pas assez proie, mais là encore c'est un autre sujet) et il n'y a que six ours dans les Pyrénées françaises. Donc oui, nous avons besoin des chasseurs. Tu vois mon stage de troisième que j'ai fait il y a un peu plus de trois ans je l'ai fait dans l'Office National des Forêts, le monsieur m'expliquait que l'année d'avant il y avait 50 cerfs à l’hectare au lieu de 5. Pourquoi ? Parce que les loups (inexistants) n'avaient pas fait leur travail. Donc, oui, nous avons besoin des chasseurs.

    Tu soulèves un autre sujet, qui est le braconnage. Mais à la base les chasseurs ils ont des quotas de chasses et des saisons. Ceux qui ne les respectent pas sont des braconniers. Le braconnage ce n'est pas seulement tuer des éléphants alors qu'ils sont protégés, du braconnage il y en a aussi en France. Mais tous les chasseurs ne sont pas des braconniers.

    J'ai tenu un blog sur la maltraitance animale pendant un an et demi et j'en ai lu pendant deux ans. J'ai vu des choses pas très folichonnes, donc quand on me parle de maltraitance animale je me mets en éveil parce que je sais que beaucoup de bêtises vont être dites. Non, la chasse, si elle respecte les règles, les cycles, n'est pas nocive, bien au contraire.

    Aimé par 1 personne

    • Il est possible de tuer des animaux dans des sorties chasse sans dérégler tout un système (donc ce que tu appelle respecter certaines règles, je suppose) mais ce n’est pas ce qui se pratique actuellement.

      D’autre part s’il y a un dérèglement des écosystèmes en forêt à cause des humains, il vaudrait peut-être mieux arrêter de faire n’importe quoi (genre continuer à tirer sur des loups, des ours…) que de recourir aux chasseurs, tu ne penses pas ?

      Quid des animaux reproduits et relâchés par les chasseurs (dont je parle dans l’article) ?

      Et puisque tu t’intéresse à la maltraitance animale, le simple fait de tuer pour rien et d’y prendre plaisir ne te pose-t-il pas problème ?

      Merci pour ton témoignage en tout cas.

      J’aime

      • Oui, il est possible de tuer des animaux sans dérégler tout un système et c’est ce qui se passe en ce moment pour la majorité des chasseurs. Mais bien sûr il y a des cons partout, et des gens malsains qui prennent plaisir à tuer, à la souffrance, le même genre de personne qui va aller jeter des chats contre les murs pour se marrer, tuer son chien et s’en vanter sur FB ou torturer des chatons dans sa cave. Mais actuellement, sans la présence des loups et des ours nous avons besoin des chasseurs (ceux qui respectent les règles de chasses, pas les braconniers et les dégénérés mentaux qui aiment voir la souffrance dans les yeux des animaux qu’ils tuent).

        On ne tire pas sur les ours : ce sont des animaux protégés. On tire sur les ours quand ils s’attaquent aux brebis (ce qui, d’après moi, serait facilement réglable en réduisant les quotas de chasses pour que les ours (comme les loups) se tournent vers leurs proies naturelles.

        Je ne comprends pas ta question :/

        Les chasseurs ne tuent pas pour rien. Le cerf et le sanglier sont des viandes qui se mangent et si les chasseurs n’en tuaient pas un certain nombre (selon les règles de chasses et dans les périodes) il y en aurait trop. Deux raisons qui font qu’ils ne meurent pas pour rien (du moins de la main des chasseurs respectueux, mais le problème est toujours le même : il y a des cons partout, mais toutes les pommes du panier ne sont pas pourries). Mais, si, prendre plaisir à tuer un animal ça me pose problème. Quand je bloguais encore sur la maltraitance animale j’ai entendu parler d’un type qui torturait des chaton dans sa cave, mettant du sel sur leurs plaies pour les faire souffrir et d’une jeune femme qui s’affichait tout sourire devant la carcasse sanguinolente de son chien, donc oui, tuer pour le plaisir, que ce soit des animaux ou des humains, ça me pose problème. Mais ce n’est pas pour ça que tous les tueurs le font pour le plaisir : tu crois que dans les abattoirs tous les employés éprouvent du plaisir ?

        Aimé par 1 personne

  2. Melgane, mon billet explique pourquoi la chasse est une nuisance
    et pas un moyen de régulation ou quoi que ce soit d’écologiquement utile.
    Tu me réponds qu’il y a des cons partout, bien sûr, mais là le problème
    ce ne sont pas les exceptions mais la pratique tout entière.

    -Le fait d’aimer tuer (ben oui ils aiment sinon pourquoi ils le feraient ? personne ne les oblige)
    D’ailleurs tu me parles des employés d’abattoirs, ils sont dans une situation
    où ils font ça pour subvenir à leurs besoins financiers, et d’autre part ils
    n’aiment pas tuer, ils le font par obligation et en souffrent (ils sont
    donc victimes du système eux aussi à cet égard). Résultat : soit ils
    partent vite, soit ils s’adaptent non sans grande souffrance psychologique.
    Je t’invite à lire ce témoignage si le sujet t’intéresse :
    http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article239
    Les chasseurs choisissent cette activité sans obligation juste comme un hobby.

    -Pour les loups/ours vs chasseurs j’ai déjà répondu. Donc je persiste à dire
    que les chasseurs ne sont pas nécessaires, puisque d’autres solutions existent.
    D’ailleurs pourquoi font-ils proliférer des espèces comme le sanglier ?
    C’est un comportement irresponsable et dangereux, alors on ferait vraiment
    mieux de s’en passer.

    -Qu’un chasseur tue un gibier et le mange, ça ne me pose pas plus de problème
    qu’un consommateur qui va acheter son bifteck sous cellophane en fait (sauf
    le fait de prendre plaisir à tuer, chose absente chez le consommateur).
    Le fait de tuer tout court me pose problème de toutes manières. Nous n’avons pas besoin
    de tuer autrui pour vivre.

    J’ai quelques questions (sincères) :
    1/Est-ce que tu connais personnellement des chasseurs ?
    2/Est-ce que tu trouverais les mises à morts, les tirs et autres battues
    acceptables si les victimes étaient des chats ou des chiens ?

    J’aime

    • Ma question sur les employés d’abattoirs était une sorte de rhétorique, je sais qu’ils ne prennent pas plaisir à tuer.
      La chasse est écologiquement utile dans le cas où elle respecte certaines règles et fait cela dans les endroits où les prédateurs naturels ne sont pas là (ours, loups), en remplacement. Pas dans le cas des braconnages et autres. Moi je crois que les chasseurs n’aiment pas plus tuer que ça : c’est la casse en elle-même, je pense, qui est « intéressante ».
      Le sanglier n’a besoin de personne pour proliférer, les femelles font beaucoup de petits d’un coup, et comme en principe on ne peut pas tuer à cette période-là ça fait beaucoup de sangliers. Après, oui, peut-être que parfois certains chasseurs les aident un peu pour pouvoir en tuer plus et remplir les quotas en fonction des années. Mais c’est une autre question, je pense.
      Non, je ne connais pas de chasseurs.
      Non. Mais ce n’est pas une question de cible. Je veux dire… même si l’animal se prend une flèche dans l’arrière-train et court longtemps avec cette douleur, éprouve-t-il plus de stress et de douleur que si un loup l’avait blessé et le poursuivait avant la mise à mort ? Ou, « pire », l’avait seulement blessé intentionnellement pour que ses petits apprenant à chasser se fasse la main ? Pour moi l’animal ne souffre pas plus et n’est pas plus stressé avec un chasseur respectueux (et j’insiste sur ce terme) qu’avec un loup ou un ours à ses trousses.

      Aimé par 1 personne

      • Le fait que les chasseurs fassent eux-mêmes proliférer les sangliers (et perdent un peu le contrôle de leur création, le « cochonglier »), ce n’est pas moi qui le dit, ce sont des faits (c’est expliqué entre autres dans le reportage de Spécial Investigation que j’ai mis en lien, je ne sais pas si tu l’as regardé).

        La comparaison avec une attaque de loup ne tient pas au sens où, pour la victime c’est peut être la même souffrance physique, mais à la base un loup a besoin de chasser pour survivre, un humain pas du tout. C’est juste un jeu pour les humains. Je trouve ça indéfendable. Ca s’appelle juste de la cruauté. Et c’est toute la différence.

        J’aime

      • Mais même dans le cas où les chasseurs ne feraient pas proliférer les sangliers les sangliers proliféreraient d’eux-même et seraient trop nombreux au bout d’un certain moment puisqu’il n’y a plus de prédateurs.

        J’aime

        • Tu base ton raisonnement sur une situation qui n’existe pas.
          Bien sûr avec des si, on peut imaginer plein de choses.
          Si on vivait sur une île infestée de sangliers qui nous attaquaient, j’accepterais qu’on contre-attaque en les chassant, pour notre survie. (J’aurais même mangé des humains si mon avion s’était écrasé dans les Andes.)
          La réalité est toute autre.
          La réalité est celle que j’ai décrite. Des gens qui prennent plaisir à tuer des bêtes qui n’ont rien demandé, qui les font proliférer pour en tuer encore plus, quitte à mettre les populations en danger. C’est grave.

          Concentrons-nous sur les vraies solutions pour vivre tous en harmonie, elles existent.

          J’aime

      • Mais tous les chasseurs ne prennent pas plaisir à tuer, enfin ! Tous les Hommes ne sont pas des gros psychopathe qui aiment voir la souffrance dans les yeux des autres créatures. OK on a tous un instinct, des bases animales dans le mauvais sens du terme, mais c’est pas pour ça que tout le monde aime tuer. Ce n’est pas parce qu’on tue des animaux ou des gens qu’on aime ça.

        J’aime

        • Il n’est pas rare que les animaux tués ne soient même pas mangés.
          Mais admettons qu’ils le soient toujours : pourquoi tuer soi-même alors que ça dégoute la grande majorité de la population ? pourquoi cette différence ? Nous n’avons aucun instinct carnivore alors l’argument de la nourriture, je n’y crois pas vraiment. Même si effectivement on peut justement trouver ça moins lâche de tuer soi-même que de demander à quelqu’un d’autre de le faire.
          Enfin, je répète, la viande n’était pas du tout nécessaire à notre alimentation, pourquoi aller tuer des animaux ?

          Je crois que ce qui plait aux chasseurs, c’est la traque, le pouvoir, la domination, la communauté qui se crée autour de ça.

          J’aime

      • Ce que je vais dire va peut-être paraître super éloigné du sujet mais un jour j’ai vu un documentaire sur un chat sauvage. Cette espèce de chats tuait pour manger, évidemment, et pour nourrir ses petits. Mais aussi par « plaisir » parce qu’il tuait beaucoup de proies qui n’était ni pour lui, ni pour ses petits, ni pour plus tard. Donc ce chat, a priori, tuait pour le « plaisir ». Moi je ne crois pas que c’était pour le plaisir de tuer, je crois que c’était pour le plaisir de la chasse, de la traque. Et je crois que, pour certains chasseurs, c’est pareil. Mais après c’est toujours la même chose, on ne peut pas mettre toutes les personnes d’une « catégorie » dans le même panier. Dans un pommier il n’y a pas que des pommes pourries et mangées par les vers. Je pense que là c’est pareil, il y a des hommes respectueux, qui tuent les bêtes rapidement pour qu’elles ne souffrent pas ou du moins le moins possible. En fait ce qui me met en confrontation vis à vis de toi ce n’est pas tellement ce que tu penses, je veux dire… on a tous le droit de penser des choses différentes sur une chose sans que l’autre arrive à nous convaincre. Ce qui me met en confrontation avec toi c’est que pour toi tous les chasseurs sont à mettre dans la case « aiment tuer, sont des cons » mais ce n’est pas vrai parce que rien ne marche comme ça, tout les profs de lycée ne sont pas à mettre dans la même case, tous les poissonniers et les pêcheurs ne sont pas à mettre dans la même case, tous les ados ne sont pas à mettre dans la même case, certains meurtriers ont tué pour se défendre, pourtant ils sont des meurtriers quand même, tous les patrons ne sont pas à mettre ensemble, tous les journalistes ne sont pas à mettre ensemble, tous les articles ne sont pas sympa comme tous les artistes ne sont pas imbus de leur personne. Rien ne marche comme ça. Donc tous les chasseurs ne sont pas irrespectueux des bêtes et ne tuent pas pour le plaisir de la mort et de la souffrance de l’autre.

        J’aime

        • Je te rejoins là dessus à vrai dire.
          Comme je viens de l’écrire dans un autre commentaire, je crois qu’ils aiment avant tout la traque, l’adrénaline qui en découle, etc. Mais la mort ils la voient sous leurs yeux, et ils savent qu’ils sont responsables de cette mort et de cette souffrance.
          Ma conclusion n’est pas qu’ils sont sadiques, ma conclusion c’est qu’ils considèrent que ces morts et ces souffrances ne sont pas graves. Parce que ce ne sont que des animaux. Leur vie vaut moins que le plaisir de chasser. Cela me dérange forcément.

          Je suis également d’accord avec toi pour dire qu’il y a plein de profils de chasseurs différents -comme pour tout groupe de personnes. Mais il y a apparemment des caractéristiques qui se retrouvent généralement.
          Pour avoir parlé avec des chasseurs, j’en ai même vu se demander sincèrement pourquoi continuer à prendre un fusil plutôt qu’un appareil photo, car ils adoraient chercher et voir des animaux en forêt.
          Mais ça peut être très dur de changer ses habitudes ou de dévier du chemin que la communauté/la société a tracé pour nous.

          J’aime

    • Mais qu’est-ce que j’en sais moi pourquoi les hommes préhistoriques ont décidé de se mettre à consommer de la viande ? Peut-être parce qu’à une période il n’y avait que ça alors ils ont mangé ça et c’est resté. Voilà, c’est tout. Et maintenant va convaincre 7 milliards de personnes sur Terre qu’on n’a pas besoin de viande.

      J’aime

      • C’est pas une question de convaincre les gens, j’énonce juste un fait scientifique établi par de grands noms depuis déjà un moment. Le fait que les entreprises agro-alimentaires aient plus de visibilité que les scientifiques, c’est un autre problème.

        Quand on sera trop nombreux pour tous manger de la viande (ce qui est prévu), on sera bien contents de pas en avoir besoin pour vivre en bonne santé.

        J’aime

      • Le problème je pense c’est que les gens sont habitués à manger de la viande, quand on ne pourra plus en produire pour tout le monde il y aura forcément un marché noir. D’où l’intérêt de convaincre les gens avant, pour que les gens n’aillent pas sur le marché noir. De toute façon je pense qu’il vaut mieux changer les mentalité avant d’imposer des règles.

        J’aime

        • Difficile de savoir précisément ce qu’il va se passer à cause de l’augmentation de la population (sur plusieurs sujets d’ailleurs).
          Disons qu’il y a actuellement déjà une partie de la population qui meure de faim alors qu’une autre partie donne la nourriture à manger à du bétail pour savourer un bon steak après. Il y a donc déjà un problème complexe de ressources et de répartition des richesses.
          Il va simplement devenir de plus en plus critique.

          J’aime

      • Le problème c’est pas tant qu’on nourrit du bétail, c’est qu’il y a beaucoup de viande jetée dans les supermarchés parce que les gens n’achètent pas assez ou qu’on produit trop et donc que beaucoup d’animaux meurent pour rien alors que ces animaux-là, si les populations qui meurent de faim les avait, ça irait mieux. Oui c’est un problème de répartition des richesses.

        J’aime

        • Le gaspillage alimentaire est quelque chose d’assez écœurant, c’est sûr.
          Mais ça n’explique pas tout. On nourrirait bien plus de personnes avec des végétaux qu’avec de la viande (qui aura nécessité énormément plus de végétaux à la base pour être produite).

          J’aime

Laisser un commentaire