Le lait, un ami qui vous veut du mal

Boire du lait ne protège pas des fractures.
C’est un article du Point qui en parle, ce sont les chercheurs de Harvard qui le disent.

Alors qu’on nous assène de campagnes nous incitant à consommer toujours plus de produits laitiers pour être en bonne santé et avoir des os solides, de plus en plus de voix se font entendre pour remettre en cause ces affirmations.

Jusqu’à présent, on pensait effectivement que, pour éviter l’ostéoporose et les fractures des séniors, il fallait suivre une alimentation riche en calcium et surtout en laitage durant l’adolescence, d’où les recommandations officielles de trois produits laitiers par jour durant cette période de la vie.

S’il est vrai que le calcium est très important pour notre santé et est nécessaire à la solidité de nos os, les laitages ne sont pas les meilleurs produits pour répondre à ce besoin en calcium.

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En effet, le lait (et ses produits dérivés) contient du calcium mais, comme tout produit contenant des protéines animales, il a un effet négatif sur le corps : l’acidification. Pour neutraliser cette acidité, notre corps doit libérer le phosphore qui est présent dans nos os. Mais comme celui-ci est lié au calcium contenu dans les os, nous perdons en même temps ce précieux calcium (évacué dans les urines) que nous souhaitions au contraire emmagasiner. Étonnant, non ?

C’est ainsi que dans les pays où la population consomme peu ou pas de produits laitiers, le taux d’ostéoporose est quasi nul, contrairement aux pays occidentaux qui paient leur consommation quotidienne de produits laitiers par un taux d’ostéoporose élevé.
Le lien entre notre régime alimentaire et l’apparition de maladies n’existant que dans les pays riches (ostéoporose mais aussi cancers, diabète, maladies cardio-vasculaires…) se confirme étude après étude.

Déjà auparavant, d’autres études avaient jeté le doute sur les bénéfices du lait pour réduire l’ostéoporose. En juillet dernier, le Dr David Ludwig, un médecin pédiatre de l’hôpital pour enfants de Boston, et le Dr Walter Willett, un chercheur en nutrition de Harvard, ont commencé à émettre des doutes sur le sacro-saint principe de « trois produits laitiers par jour ». Ils ont même laissé entendre que cette recommandation pourrait être influencée par les lobbies de l’industrie laitière.

Et même avant ça, les effets nocifs du lait ont été dénoncés par les chercheurs. Toutes les études non financées par les industriels de l’agro-alimentaire aboutissent à des résultats concordants. Le très complet Rapport Campbell, notamment, enfonce le clou :

L’association entre consommation de protéines animales et augmentation des fractures semble aussi fort que l’association entre tabagisme et cancer du poumon.

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Le calcium peut être aisément trouvé dans des aliments non acidifiants pour le corps : les végétaux. En particulier les légumes verts feuillus (choux, brocolis, asperges, épinards, cresson…), les oléagineux (amandes, noix, noisettes…), les légumineuses (haricots secs, pois chiches, soja, lentilles…), les fruits secs… L’eau peut également participer à l’apport en calcium.

Outre les apports en calcium, la vitamine D est indispensable pour fixer le calcium sur les os. C’est une donnée à ne pas négliger. Cette vitamine est synthétisée naturellement par la peau lors de l’exposition au soleil. Vous pouvez également vous supplémenter si vous avez peur d’en manquer en hiver et surtout en donner à vos enfants, si vous en avez (vitamines disponibles sans ordonnance en pharmacie).
Enfin, comme le rappelle l’article, l’exercice physique est également bon pour la santé osseuse.

Cet article du Point est l’un des rares qui médiatise cet enjeu sanitaire autour du calcium et qui aborde, timidement, le sujet des conflits d’intérêt.
Nous connaissons tous les spots publicitaires pour les produits laitiers, « nos amis pour la vie ». Ils ressemblent à un message de santé publique (et c’est fait exprès) mais ce n’est pas le cas. Ces spots sont financés par les industriels. Et les va-et-viens des personnalités entre industrie et politique sont courants. Un exemple parmi d’autres : « La direction du Programme National Nutrition Santé (PNNS), une émanation des ministères de la Santé, de l’Education Nationale et de l’Agriculture, a été confiée en 1999 à un médecin siégeant à l’Institut Candia. » (Lait, mensonges et propagande de Thierry Souccar)
Oui vous avez bien lu, c’est Candia qui prétend nous dire quelle quantité de lait consommer, pour notre bien évidemment !

Alors je ne sais pas vous mais moi je suis en colère. Nous accordons notre confiance concernant notre propre santé et pour celle de nos enfants et on profite de nous.

Et vous, est-ce que vous consommez du lait un peu, beaucoup ou pas du tout ?

macaron (2)

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15 commentaires

  1. Pour l’instant je consomme encore un peu de lait de vache mais je compte tester le soja la semaine prochaine (je suis accro aux céréales « chocolat crunchy » de ma biocoop, c’est meilleur avec du lait).
    C’est intéressant car je suis en train de lire « No Steak » d’Aymeric Caron et j’ai dévoré cette aprèm le chapitre qui démontre que les produits d’origine animale sont super nocifs pour la santé, sous le titre « La viande tue deux fois » (l’animal et celui qui la mange), ça devrait convaincre même les plus spécistes il me semble ! (mais étrangement on n’en parle pas…)

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  2. À chaque fois qu’une publicité sur les laitages passent à la télévision, je suis en colère et je fais un tour dans la cuisine le temps que la publicité se termine. Heureusement que je n’écoute pas beaucoup la télévision et que je préfère lire!

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  3. coucou, pour le moment je consomme encore un peu de beurre et quelques fromages mais j’ai commencé à utiliser du lait de noisette et de riz. Pour remplacer le beurre, je me suis acheté de la purée de noisette. Pas encore testé mais dès que se sera fait, je pense en faire part sur mon blog. merci pour ton article 🙂

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  4. J’en consomme. Dans mes crêpes, brioche, dans le beurre, etc… mais je limite. Je ne pense pas que le lait soit mauvais. Je pense que comme pour tout c’est l’excès qui est néfaste.

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    • Disons que la science nous indique que c’est mauvais, alors après ça fait partie des produits que le corps arrive plus ou moins à tolérer, selon les personnes et selon la dose. Et on a du mal à associer les effets aux causes puisqu’on n’est pas informés et que certaines maladies mettent des années avant de se déclarer et qu’elles sont multi-factorielles.

      J’aimerais au moins que les gens se bouffent pas toute cette désinformation, après chacun pourrait faire un choix éclairé.

      Perso j’ai arrêté le lait pour d’autres raison également, si ça t’intéresse j’en parle sur ce billet :
      https://peuventilssouffrir.wordpress.com/2013/08/06/le-lait-maternel/

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      • J’ai lu ce billet 😉
        Je reconnais moins consommer de lait qu’avant, je diversifie avec des jus végétaux pour donner le goût à mon fils plus tard de tenter de goûter autre chose. Mais ce que je consomme en plv c’est par goût et peu (parce que c’est hyper calorique le beurre 😮 )
        Mais oui je déplore cette désinformation massive qui fait croire aux gens que si ton enfant boit pas du lait de vache il va limite mourir parce que pas de calcium. Pour faire un vrai choix éclairé les gens devraient avoir à leur disposition les vraies infos 🙂

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  5. Merci pour ce billet très juste !
    Mon plus petit étant iplv sévère, l’allaitant je suis moi-même devenue intolérante si par malheur il me prend l’envie d’une bouchée de fromage…
    A la maison il y a donc seulement une plaquette de beurre, tout le reste est substitué !

    Par ailleurs, j’ai lu -je ne sais plus où – un article édifiant sur la production du lait, les croisements des vaches, leurs traitements médicaux… 😦

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