Le lait maternel

Aujourd’hui j’ai envie de parler d’allaitement.
Et surtout de lait humain, de lait de vache (ou d’autres espèces) pour notre consommation.

Mon enfant va avoir 24 mois et je l’allaite.
Tout naturellement.

Ici et maintenant, malgré un regain d’intérêt pour ce qui est « naturel » ces dernières années, la majorité des bébés doivent consommer du lait de vache, du lait pour veau.

Je précise que je ne cherche pas à fustiger qui que ce soit par cet article, mais il me semble nécessaire de faire le point sur ce sujet.
Sujet qui nous touche tous, ou du moins qui nous a tous touchés.
Avez-vous été allaité(e) un peu, beaucoup, pas du tout ?

Le lait et moi

Pour ma part j’ai été allaitée par ma mère moins d’un mois. « Vous n’avez pas assez de lait », on lui a dit.  Je lui ai expliqué il y a peu que sauf problème médical (donc très rare), toutes les femmes avaient assez de lait et d’une assez bonne qualité, pour leur bébé. Que s’est-il donc passé ? Manque d’informations, désinfomation, mauvaise formation du personnel médical… Pas d’internet ni de livres ni d’associations ni de consultante en lactation… Comme la plupart des femmes, ma mère a simplement fait confiance au personnel médical. Celui-ci n’est pas formé – et l’était encore moins à l’époque- sur l’allaitement, même en maternité.
Je suppose que j’ai fait un petit pic de croissance, demandé à téter plus et au lieu de simplement laisser le corps s’adapter en 2-3 jours pour produire plus de lait, on lui a dit qu’elle n’avait pas assez de lait. Qu’il fallait compléter par du lait infantile.
Résultat : moins de tétée au sein, donc moins de stimulation, donc moins de production… La source s’est tarie. Une sorte de prophétie auto-réalisatrice. Je me sens a posteriori flouée de ces moments de partage avec ma maman, et du bon lait tellement meilleur pour la santé du bébé que j’étais, tout ça à cause de l’incompétence, et surtout des lobbys.
Bien sûr je ne me souviens de rien. Il n’empêche que ça c’est quand même passé comme ça et c’est bien dommage.

Heureusement ma mère m’a toujours donné une image positive de l’allaitement et m’a toujours dit que c’était mieux d’allaiter au moins un peu, voire autant que possible. Je lui dois donc sans doute en grande partie mon envie d’allaiter et ma conviction que c’est le mieux, le plus naturel.

J’allaite à présent ma fille, pour notre plus grand bonheur à toutes les deux.
Je m’étais beaucoup informée avant sa naissance (c’est dans mon caractère) pour me préparer et que tout se passe au mieux. Le site de La Leche League est peut-être le plus utile à ce sujet.

http://www.lllfrance.org/

Le lait humain

Pour résumer l’allaitement est naturel (c’est ce qui est prévu par notre corps pour la survie de notre enfant), mais il n’est pas inné. Il me semble d’ailleurs que la transmission et l’entraide entre femmes (famille/amies) manque cruellement dans ce domaine en Occident. C’est pour cela qu’il est important de s’informer AVANT la naissance.
Une fois lancé l’allaitement est vraiment très simple. J’avoue que la paresse et la radinerie peuvent être des raisons supplémentaires d’allaiter. Quand on pense à la simplicité de faire dépasser un bout de sein (et franchement même à l’extérieur, il suffit d’avoir un vêtement confortable et de ne pas en faire tout un plat, les gens ne s’en rendent même pas compte), au fait qu’il n’y ait rien à doser, rien à emporter, que la température est toujours parfaite… Quand on pense au prix des laits infantiles.

Crédit : Murielle Favre – http://www.portersonenfant.fr (à gauche) et Mamanana http://mamanana.typepad.fr/ (à droite)

Surtout quand on pense que la composition du lait de femme et du lait de vache sont si différentes. En d’autres termes, on perd beaucoup avec le lait de vache, tout simplement parce qu’il n’est pas adapté. Trop d’hormones de croissance (le veau passe de 40 kg à 200 kg en 6 mois grâce au lait, le bébé humain doit passer en moyenne de 3 à 7 kg dans le même laps de temps !), trop d’antibiotiques (les vaches sont maltraitées, malades, épuisées et soumises à de lourds traitements qui passent dans le lait. Sans parler de la présence de pus dans le lait, à cause des soucis de santé aux mamelles qui n’en peuvent plus de produire). Enfin le lait de vache commercialisé ne contient plus d’anticorps, contrairement au lait humain qui est vivant et qui constitue donc un formidable rempart pour l’enfant.

Le dernier rôle du lait maternel est celui du réconfort. Il apaise, réduit la douleur. Le contact charnel, la chaleur et l’odeur de la peau de maman… c’est incomparable.  🙂

Les conséquences sur notre santé

En choisissant de donner du lait « infantile » à son enfant, puis de donner/consommer du lait de vache et d’autres produits laitiers après 3 ans/à l’âge adulte, on soutient une industrie qui cache bien son jeu.

Il faut d’abord savoir que cette consommation n’est en aucun naturelle et encore moins nécessaire. L’être humain est la seule espèce qui consomme du lait après l’âge normal de sevrage, et qui plus est du lait d’une autre espèce. Quand on prend le temps d’y réfléchir, on réalise à quel point c’est absurde ! Le lait est l’aliment d’une mère à son petit POINT. C’est un aliment ultra nourissant pour les premiers mois de la vie. Il n’y aucun besoin d’en consommer une fois qu’on n’est plus un bébé. Et pourquoi consommer du lait de vache ? pourquoi pas d’une autre espèce ? chienne, singe, jument ? le lait d’une femelle chimpanzé serait sans doute ce qui se rapproche le plus du lait humain. Mais cette idée nous répugne… étonnant. 😉 Boire le lait d’une femme (autre que sa mère) est quelque chose que la plupart d’entre nous refuserait de faire, n’est-ce pas ? Alors pourquoi le lait de vache ? Je reviendrai sur ce sujet dans un article sur le « carnisme »… En attendant force est de constater que consommer du lait de vache (ou de brebis. de chèvre) n’a rien d’automatique, ni de nécessaire. C’est un comportement appris.
A noter que dans de nombreux pays, les gens ne consomment pas de produits laitiers justement (notamment en Asie). Est-ce qu’ils s’en portent plus mal ? Non, pas du tout. Ils ont même un taux plus faible d’ostéoporose.
Vous vous dites sûrement que c’est bizarre, voire impossible. On nous a répété tellement de fois que les produits laitiers étaient nécessaires pour avoir des os solides. On nous aurait menti ?! OUI.
Qui nous dit que la consommation de lait est indispensable pour obtenir du calcium ?… Le lobby des producteurs de lait. Personnellement je ne crois pas sur parole quelqu’un qui a quelque chose à me vendre.
En vérité, le lait comme tout produit animal acidifie le corps, celui-ci pour contrebalancer cette acidité, doit libérer du phosphore contenu dans les os. Le phosphore étant combiné au calcium, les os perdent du calcium, bien plus qu’ils n’en gagnent ! C’est totalement contre-productif et dangereux pour la santé.
Les produits laitiers sont fortement soupçonnés de favoriser d’autres problèmes de santé dont le développement de cancers.
Pour plus d’informations, je vous laisse visionner cette vidéo très bien faite :

La souffrance animale – ce qu’on ne vous montre jamais

Les autres perdants de ce commerce sont bien sûr les vaches. La photo ci-dessus montrent des veaux isolés tout au long de leur courte vie.
Les veaux sont des sous-produits de l’industrie du lait. Ils n’existent que parce que la vache doit enfanter pour produire du lait (comme tous les mammifères). Les vaches sont donc inséminées tous les ans. Les veaux sont ensuite séparés de leur mère 2 ou 3 jours après leur naissance, pour que le lait de leur mère soit pris et commercialisé pour les humains. Le veau, quant à lui reste seul, enfermé. On lui donne une alimentation carencée en fer dans le but que son anémie donne une viande bien blanche, au goût du consommateur. Le veau mâle est ensuite tué à l’âge de 5-6 mois. Les femelles deviendront des vaches laitières à leur tour.

Une vache laitière recommence donc ce cycle d’insémination-naissance-séparation tous les ans. En plus de la souffrance psychologique qui en découle, elle souffre physiquement de ces grossesses à répétition et de la quantité de lait qu’on fait produire à son corps (une vache produirait naturellement 4 litres/par jour contre 28 litres/jour en élevage intensif). Elle développe souvent des mastites ou d’autres problèmes de santé (et c’est comme ça qu’on trouve du pus dans le lait commercialisé). Elle finit par avoir du mal à marcher et à produire moins de lait, au bout de 4 ou 5 ans (une vache a une espérance de vie de 35 ans sans intervention humaine). Elle n’est plus rentable. On l’envoie à l’abattoir pour la saigner (souvent sans étourdissement). C’est ainsi que la plupart de la viande « de boeuf » consommée est de la viande de vache laitière réformée, issue d’une bête élevée dans un univers concentrationnaire, usée jusqu’à la moelle, gavée d’antibiotiques…

Les alternatives

Pour un bébé (moins de 2 ans) la meilleure solution est bien le lait maternel. Sinon il y a des laits infantiles végétaux (Modillac Riz pour citer le plus connu) qu’on trouve en pharmacie.

Puis, pour les enfants de plus de 2 ans et les adultes : plus besoin de lait.
Il est toutefois possible de vouloir des produits laitiers par simple plaisir. Dans ce cas il est possible d’acheter des produits végétaux pour consommer du lait, de la crème, des yaourts, du fromage, de la glace, et dans les gâteaux… Ces produits sont souvent à base de soja mais il existe aussi notamment du lait de riz, d’amande, d’avoine… Le lait peut être sucré ou non, nature, parfumé à la vanille ou au chocolat… Les yaourts ont également une multitude de goûts, et les fromages sont variés.Les goûts et consistanes de ces produits varient aussi d’une marque à l’autre alors n’hésitez pas à tester !

Personnellement j’adore me faire un cappuccino au lait de soja ! 🙂

20 commentaires

  1. Merci pour cet article très intéressant ! Je suis d’ailleurs en train de tester différents produits pour remplacer le lait de vache (lait de soja, dessert au chocolat à base de soja, lait de soja en pâtisserie..) Je prépare d’ailleurs un nouvel article là-dessus 🙂 C’est vrai que le rayon s’élargie et que l’on trouve des choses vraiment convaincantes !

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  2. Merci pour ce superbe article. Vraiment très intéressant et complet. J’allaite mon p’tit coco depuis sa naissance, donc 4 mois. 🙂 bravo pour ce 24 mois d’allaitement! Je suis en totale admiration!

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    • Contente que mon article t’ait plu. Il y a beaucoup à dire sur le sujet en fait.
      Bonne continuation pour ton allaitement, mais si tu en es déjà à 4 mois, ça devrait rouler tout seul normalement. 😉
      Moi j’ai eu une grosse montée de lait à la naissance qui m’a fait beaucoup souffrir et où je me suis demandé si j’allais pouvoir continuer (à mon grand désarroi), car même si je m’étais renseignée, je ne savais pas quoi faire dans ce cas de figure précis. En fait il suffisait de faire sortir un peu de lait avant la tétée, et d’attendre que le corps se régule de lui-même selon la demande. Par la suite un début de crevasse dû à un mauvais positionnement (j’étais devenue trop confiante et négligente sans doute), c’est passé facilement en faisant moins téter de ce côté-là et en laissant une goutte de lait cicatriser le téton. A part ça, (donc 99.9% du temps) tout roule tout seul, c’est magique haha.
      Le site de la LLL est une vraie mine d’info en tout cas, mais il y en a d’autres sur un style plus convivial, notamment les Seintes de McMaman.

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  3. Bonjour,
    Je vois que vous utilisez une photo de moi (bébé allaité en écharpe) dans votre article : merci de rajouter un crédit photo « Murielle Favre – http://www.portersonenfant.fr » (ça ne me pose pas de problème que mon image et celle de mon bébé illustrent des propos autour de l’allaitement, de la souffrance animales, … vu que ce sont des valeurs que je partage, mais j’aime bien qu’on me demande quand l’autorisation).
    Merci !
    Murielle

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    • Bonjour Murielle,
      Tout d’abord je vous présente mes excuses pour l’absence de crédit, j’ai simplement pris une image de Google image que je trouvais belle sans penser que ça pouvait être problématique. J’aurais dû y réfléchir – manque d’expérience.
      Je vais rajouter le crédit tout de suite, car c’est bien la moindre des choses en effet.
      Votre site a l’air très intéressant et je vais le consulter avec plaisir, car j’ai encore bien des choses à apprendre sur le portage.
      Amicalement,
      Kindy

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  4. Oh Oh ! Nous avons décidément plus d’un point en commun 🙂
    Et en plus nos deux petits n’ont que 4 mois d’écart (mais le mien a 2.5 ans et ne tète plus depuis 6 mois)
    Quelle belle aventure que l’allaitement ! A fond pour !

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    • Oui, je suis très sensible à la cause de l’allaitement (avant même de découvrir la problématique pour les animaux à qui on prend leur lait) !
      La mienne ne tète plus qu’une fois par jour, on est sur la fin mais c’est une belle réussite et un grand bonheur qu’on aura partagées. 🙂

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  5. Un grand bravo pour le blog et pour l’allaitement !

    Malheureusement j’ai l’impression que les bâtonnets glacés picard de la photo à la fin du billet n’existent plus 😦
    En tout cas, je ne les trouve pas sur leur site. Il va falloir qu’on leur écrive !

    Le fait d’allaiter mes filles a indubitablement joué dans ma prise de conscience et ma transition vers le véganisme (il y a 1 an et deux mois).
    L’aînée a été allaitée jusqu’à 3 ans et demi, la cadette l’est toujours à 2 ans et demi.

    La 1ère mange « comme les autres » à la cantine. Nous nous interrogeons beaucoup sur ce que nous allons faire pour la seconde (je dis nous car leur papa est aussi devenu végane quelques semaines après moi). Je serais curieuse de savoir quelle solution tu as retenue pour ta fille qui si je ne m’abuse devrait faire sa rentrée à l’école dans un mois. Serait-ce t’il possible que tu fasses un billet sur le sujet s’il te plait ? Pas facile en France la cantine…. Ca fait regretter de ne pas être en Californie où l’école Muse School CA propose 1 repas végane par semaine en attendant le passage à 5 repas véganes par semaine en sept 2015…

    Merci en toute hypothèse 🙂
    Et bonnes vacances le cas échéant.

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    • Merci beaucoup Stéphanie !
      Ca me fait toujours particulièrement plaisir d’avoir le point de vue d’autres véganes allaitantes.

      Pour les bâtonnets glacés, je ne saurais dire. J’avais utilisé cette photo pour illustrer mais je n’ai jamais consommé ces produits moi-même (pas cette enseigne près de chez moi). Je consomme des sorbets ou alors je fais moi-même des crèmes glacées à la sorbetière.
      https://peuventilssouffrir.wordpress.com/2013/09/07/glace-vegetalienne-a-la-vanille/

      Ma fille va sur ses 3 ans ce mois-ci. Elle a commencé l’école à la rentrée dernière déjà (quelques matinées par semaine) et adore ça. La rentrée qui arrive ce sera des journées entières. En revanche elle reviendra manger à la maison du temps de midi puisque cela est possible (et qu’on préfère !). Donc je ne serais pas capable d’aborder le sujet de la cantine.
      Ce que je peux dire c’est que comme je l’ai évoqué un peu ici : https://peuventilssouffrir.wordpress.com/2014/02/03/le-temps-de-linnocence/
      ma fille est végétalienne à la maison mais qu’elle mange parfois des produits animaux dans les autres contextes (resto, repas de famille…) et donc s’il arrive par exemple qu’un enfant fête son anniversaire à l’école et qu’il y ait un gâteau à manger ou si la maîtresse a prévu de faire la recette des crêpes traditionnelles, ma fille mange comme les autres. Aussi parce que je ne me vois pas lui compliquer la vie et la mettre à part juste pour une part de gâteau qui au fond ne changera rien au problème.
      Mais si elle allait régulièrement à la cantine, j’imagine que j’aurais une discussion avec le papa (flexi) pour qu’on essaie de mettre en place des repas VGL pour elle. Mais le souci chez moi c’est justement que le papa n’est pas « vraiment » végé et craint la pression sociale, encore plus pour sa fille que pour lui sûrement.

      J’ai entendu parler de cette école aux USA, ça me fait rêver…
      N’hésite pas à me dire ce que vous avez décidé pour votre deuxième 🙂 Petite question : est-ce que ça ne risque pas de compliquer de donner des régimes alimentaires différents à vos deux enfants ?

      Bonne continuation et à bientôt j’espère ! 🙂

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      • Merci pour cette longue réponse 🙂

        Il est certain que ce serait plus simple que les deux mangent pareil, et là aussi il est vrai qu’on prend moins le risque qu’elles se sentent ou soient de fait exclues.

        Après on verra quel sera leur cheminement personnel face à ces questions. Et on fera de notre mieux pour les accompagner.

        Mon aînée (qui va donc à la cantine pendant l’année scolaire et y mange comme elle l’entend ) m’a dit hier soir d’un ton très grave: « Tu sais, Claudia (sa nounou) mange des sardines. »
        Je crois qu’elle n’en avait jamais vu et que la vue de ces petits poissons sans vie alignés dans leur petite boîte l’a vraiment impressionée. Il faut dire que quand on va au marché, on a tendance à choisir le parcours pour s’éviter la vue de l’étal du poissonnier, et faire le lien entre la chair de poisson blanc rectangulaire de la cantine et l’animal poisson n’est sans doute pas évident.
        A quatre ans et demi, elle est de toute évidence déjà sensible à la condition des animaux « mais à la cantine, je mange ce qu’on me sert ». J’essaie de la rassurer dans cette situation de dissonance cognitive et je lui dit qu’en grandissant, si ses convictions s’affirment, ce sera plus facile…

        Quant à notre cadette, je me dis qu’on a encore 8-9 mois pour se décider…

        Bonne continuation, à bientôt !

        Stéphanie

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